RussieL’opposant Alexeï Navalny risque 20 ans de prison
L’opposant russe Alexeï Navalny est jugé à huis clos depuis un mois. On connaît désormais la peine encourue.
Vingt ans de prison ont été requis contre l’opposant russe déjà emprisonné Alexeï Navalny, jugé depuis un mois à huis clos dans un nouveau procès pour «extrémisme», illustrant le climat de répression en Russie en plein conflit en Ukraine. «L’accusation demande 20 ans d’emprisonnement pour Navalny, à purger dans une colonie à régime spécial», ont écrit ses proches sur la messagerie Telegram, précisant que le verdict sera rendu le 4 août.
Le principal opposant russe Alexeï Navalny a dénoncé jeudi à l’audience la «guerre stupide et insensée» de la Russie en Ukraine, selon des déclarations publiées par ses collaborateurs sur Telegram. Critiquant la décision de Moscou de lancer ses troupes à l’assaut de l’Ukraine en février 2022, Alexeï Navalny a évoqué «des dizaines de milliers de morts dans la guerre la plus stupide et la plus insensée du XXIe siècle».
Peine de neuf ans
Le militant anticorruption de 47 ans, qui purge déjà une peine de neuf ans de prison pour «fraude», est visé par ce nouveau procès dans lequel il risque jusqu’à 20 ans de prison. Bête noire du président Vladimir Poutine, régulièrement envoyé en cellule correctionnelle dans sa prison, Alexeï Navalny dénonce ces affaires comme étant des vengeances politiques.
Depuis le déclenchement de la campagne militaire russe en Ukraine, en février 2022, la plupart des opposants n’ayant pas fui la Russie ont été emprisonnés ou sont poursuivis, notamment pour avoir dénoncé le conflit. L’opposant, qui a survécu de peu en 2020 à un empoisonnement dont il accuse le Kremlin, est emprisonné depuis janvier 2021. Son procès se tient à huis clos dans la colonie pénitentiaire de très haute sécurité IK-6 à Melekhovo, 250 km à l’est de Moscou.
Chef de la prison de Navalny sanctionné
L’Union européenne a annoncé jeudi avoir sanctionné 12 individus en Russie, dont le chef de la prison où l’opposant Alexeï Navalny est détenu, ainsi que cinq entités, responsables de «graves violations des droits de l’homme».
Les sanctions adoptées «ciblent ceux qui ont recouru abusivement à des technologies de reconnaissance faciale en vue d’arrestations arbitraires massives en Russie, ainsi que les décisions à motivation politique prononcées à l’encontre de personnalités de l’opposition, de militants pour la démocratie et des détracteurs virulents du Kremlin», a expliqué le Conseil de l’UE, qui représente les 27 Etats membres, dans un communiqué.