Déjà beaucoup d’employés en Suisse utilisent l'IA au travail

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SuisseIA au travail: une majorité d’employés ne se font pas prier

Un sondage réalisé en Suisse montre que 60% des employés susceptibles de s’aider d’une intelligence artificielle le font déjà, parfois même sans l’autorisation de leur patron.

Julien Baumann
par
Julien Baumann
Image d’illustration.

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CELLA FLORIAN/VQH

Un rapport urgent à rédiger, des données à compiler dans une présentation PowerPoint ou des idées nouvelles à illustrer? Les employés suisses qui peuvent s’aider au travail de programmes d’intelligence artificielle dite générative, comme ChatGPT ou Midjourney, sont déjà une majorité à en faire usage pour satisfaire les exigences de leur entreprise.

La société d’audit et de conseil Deloitte a réalisé un sondage dans toute la Suisse. Résultats: 61% des personnes interrogées disent utiliser d’ores et déjà des programmes d’IA dans le cadre professionnel. Les programmes générant du texte (47%) sont les plus sollicités, suivis par les programmes d’imagerie et par les programmes de codage. La majorité des personnes sondées se dit satisfaite des performances fournies par le programme utilisé.

Manque de réglementation

Même si de nombreux sondés considèrent que le recours à l’IA permet d’être plus efficaces ou plus créatifs, ils ont aussi conscience des risques liés à ces nouvelles technologies. Deux tiers d’entre eux voient dans les informations incorrectes ou incomplètes l’un des principaux défauts des IA. Une proportion identique émet des réserves à propos de la cybersécurité, de la protection des données et de l’absence de transparence des sources et des informations utilisées.

Deloitte invite les entreprises concernées à mieux former les employés et à davantage réglementer l’utilisation des intelligences artificielles au travail. 61% des personnes interrogées déclarent que leur entreprise ne dispose pas de directives en matière d’utilisation de l’IA. 24% des personnes sondées précisent par ailleurs que l’utilisation de l’IA est – pour le moment en tout cas – interdite sur leur lieu de travail.

Plus on l’utilise, plus on a peur d’être remplacé

L’étude réalisée par Deloitte montre aussi que les employées qui ont le plus d’avantages à se servir de l’IA sont aussi ceux qui ont le plus peur d’être remplacés par une machine. Près de la moitié des personnes sondées (43%) déclarent craindre de perdre leur emploi au cours des cinq prochaines années. Les personnes qui utilisent déjà abondamment l’IA dans l’exercice de leur métier sont précisément celles qui affichent de loin la plus forte inquiétude vis-à-vis de leur avenir professionnel (69%), écrit la société de conseil.

Méthodologie

L’enquête a été réalisée en juin et juillet 2023 auprès de 1002 personnes en Suisse susceptibles d’utiliser l’IA Générative sur leur lieu de travail. La définition de l’IA Générative est relativement large et ne se limite pas à l’utilisation d’un outil spécifique. Étant donné que les personnes interrogées ont dû utiliser un ordinateur ou un appareil similaire dans le cadre de l’enquête, l’échantillon n’est pas représentatif de l’ensemble des employées et employés suisses, mais plutôt un instantané de la généralisation de l’IA parmi celles et ceux qui peuvent potentiellement l’intégrer dans leur travail, précise Deloitte.

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