HaïtiÉchanges de tirs entre gangs et forces de sécurité à Port-au-Prince
Un chef de l’un des gangs impliqués a évoqué des attaques coordonnées destinées à renverser le premier ministre contesté Ariel Henry.
Des échanges de tirs ont éclaté jeudi dans la capitale haïtienne Port-au-Prince, un chef de l’un des plus importants gangs impliqués évoquant des attaques coordonnées destinées à renverser le premier ministre contesté Ariel Henry.
Depuis l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse, Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire. Des gangs armés ont pris le contrôle de pans entiers du pays et le nombre d’homicides a plus que doublé en 2023. Au pouvoir depuis 2021, Ariel Henry aurait dû quitter ses fonctions début février.
«Aujourd’hui, nous annonçons que tous les groupes armés vont agir pour obtenir le départ du premier ministre Ariel Henry», a déclaré le chef de gang Jimmy Chérisier, alias Barbecue, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
«Nous allons utiliser toutes les stratégies pour aboutir à cet objectif. Nous revendiquons tout ce qui se passe dans les rues en ce moment», a-t-il ajouté, quelques heures après le début des attaques.
Ariel Henry en visite au Kenya
Ces dernières sont intervenues au moment où Ariel Henry se trouve au Kenya, pays qui doit diriger une mission onusienne pour aider la police à lutter contre les gangs. Jeudi, l’ONU a d’ailleurs annoncé que cinq pays avaient confirmé leur participation à cette coalition (Bahamas, Bangladesh, Barbade, Bénin et Tchad).
Des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de la zone de Port-au-Prince, les forces de sécurité tentant de repousser les assaillants qui ont visé notamment des commissariats, l’académie de police et d’autres sites stratégiques comme l’aéroport international Toussaint-Louverture. Un policier a été blessé par une «balle perdue alors qu’il se trouvait à l’aéroport», a fait savoir à l’AFP un responsable du syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha).
Établissements scolaires, universités et diverses institutions publiques comme privées ont interrompu leurs activités alors que des centaines de personnes se sont réfugiées chez elles. Des étudiants de l’Université d’État d’Haïti ont été pris en otage avant d’être relâchés, a indiqué à l’AFP le doyen de la faculté d’agronomie Jocelyn Louissaint. Au moins un étudiant a été blessé par balle dans cette attaque, a-t-il ajouté.
Plusieurs compagnies aériennes ont annulé leurs vols internes et internationaux après que des projectiles ont touché des avions et des parties d’un terminal de l’aéroport Toussaint-Louverture.