FootballSion attend une victoire à Berne depuis plus de 25 ans
Le club de Tourbillon s’apprête à retrouver YB, qu’il n’a plus battu chez lui en championnat depuis le 17 août 1996. Pour les Valaisans, qui s’étaient imposés 2-1 à l’époque, la 35e tentative sera-t-elle la bonne?
- par
- Nicolas Jacquier
C’est ce que l’on nomme dans le jargon médiatique un marronnier qui, en l’occurrence, fleurit deux fois par an; peut-être aussi parce que l’on ne cesse de l’entretenir. Ou une petite ritournelle que l’on se plaît à ressortir à chaque fois que le FC Sion se déplace à Berne pour y affronter Young Boys en championnat. Avec un rappel historique qui commence à dater, celui de la trace du dernier succès valaisan dans la capitale - un désormais toujours plus vieux souvenir puisque remontant au samedi 17 août 1996.
Ce jour-là, le FC Sion d’Alberto Bigon s’était imposé 2-1 dans l’ancien Wankdorf avant d’être sacré champion de Suisse neuf mois plus tard. A l’époque, Christian Constantin en était déjà le président…
Depuis ce jour de gloire, les années (et les coaches) ont défilé, les échecs se sont enchaînés et le marronnier a bien vieilli. Dès lors qu’il s’agit du championnat, voilà précisément 25 ans, 3 mois et 26 jours que les visiteurs n’ont plus quitté la capitale en vainqueurs. Plus de 25 ans sans victoire à Berne hormis en finale de la Coupe (ce qui n’est pas rien, on vous le concède), cela commence à peser.
Présent à l’époque sur la pelouse, Alain Gaspoz (51 ans) n’en revient lui-même pas quand on lui rappelle cette effrayante statistique. «Jamais je n’aurais pensé que cela faisait aussi longtemps. C’est inimaginable…»
Installé en Belgique depuis 10 ans, l’ancien latéral de Tourbillon avait écrit avec Alberto Bigon - et le doublé Coupe-championnat qui avait été associé - l’une des pages les plus marquantes de sa carrière. «On avait une sacrée équipe, avec un entraîneur extraordinaire. Alberto Bigon incarnait un mélange de rigueur et de souplesse, c’était un vrai gentleman.»
Le technicien transalpin avait aussi bousculé les habitudes valaisannes en modifiant l’approche tactique. «Il avait su nous imposer le 3-5-2. Une année plus tard, Christian Gross allait d’ailleurs s’en inspirer avec le FC Bâle, avec le succès que l’on connaît. Bigon parlait peu de l’adversaire. Ses théories étaient prioritairement basées sur notre jeu et la manière dont on devait se comporter.»
Révolutionnaire pour la Suisse
Auréolé de son scudetto fêté avec le Naples de Maradona en 1990, le Mister n’avait pas débarqué seul en Valais. «Alberto Bigon était arrivé avec tout son staff, se souvient Gaspoz. C’était révolutionnaire. On avait été les premiers en Suisse à avoir un préparateur physique…»
Quel regard l’ancien latéral de Tourbillon jette-t-il sur le FC Sion de ces dernières saisons?
«Afin de créer une nouvelle dynamique, répond-il, il importe de retrouver une identité valaisanne. A mes yeux, il conviendrait de revoir complètement le contingent en se séparant de 80% de l’effectif actuel. A cet égard, l’arrivée de Gelson (ndlr: Fernandes, nouveau vice-président) est un bon transfert. Sion doit se reconstruire. Cela prendra peut-être du temps mais ses dirigeants ne doivent pas douter du chemin qu’ils ont choisi d’emprunter.»
YB n’est plus vraiment YB
A Berne, Sion reste sur une série négative de 29 défaites et 5 matches nuls, le dernier fêté le 22 novembre 2015 (1-1). La 35e tentative sera-t-elle enfin couronnée de succès? Ou le visiteur sera-t-il toujours aussi maudit dimanche après-midi? «Le YB actuel n’est plus le grand YB, les Bernois sont prenables, pronostique l’ancien international béninois. On aime répéter qu’il y a toujours quelque chose à faire. Mais cela n’a sans doute jamais été aussi vrai que cette fois-ci…»
Dans l’esprit de Paolo Tramezzani aussi, le marronnier, qui tient debout depuis 9248 jours, est prêt à être abattu. A condition d’offrir un tout autre visage que celui présenté par Sion à Lugano le week-end dernier (défaite 2-0).