Séisme au JaponLes services de secours fouillent inlassablement les décombres
Samedi, les secours ont annoncé un nouveau bilan de 110 morts, 210 personnes restant par ailleurs toujours portées disparues. La météo hivernale complique les opérations.
Les services de secours continuent samedi à fouiller les décombres du séisme dévastateur qui a ébranlé le centre du Japon au Nouvel An, faisant au moins 110 morts et 510 blessés, les conditions météorologiques hivernales compliquant les opérations. Environ 210 personnes restent par ailleurs portées disparues selon un nouveau décompte annoncé par les autorités locales, mais les espoirs de retrouver des survivants près de cinq jours après la catastrophe sont de plus en plus minces.
Le tremblement de terre de magnitude 7,5 survenu dans l’après-midi du 1er janvier dans la péninsule de Noto a dévasté cette étroite bande de terre d’une centaine de kilomètres de long qui s’avance dans la mer du Japon, provoquant des glissements de terrain et faisant s’effondrer bâtiments et routes. La secousse, ressentie jusqu’à Tokyo à 300 km de là, a aussi déclenché un tsunami, balayant des habitations et des routes en bord de mer et jetant des bateaux à l’intérieur des terres.
A Suzu, au nord de la péninsule, où une équipe de l’AFP a filmé les recherches vendredi, un chien secouriste qui reniflait les décombres a soudain aboyé, son dresseur Masayo Kikuchi expliquant que cela signalait la découverte d’une personne ou d’un corps. La tâche des secouristes devait être rendue ce week-end plus ardue encore par les conditions météorologiques, alors que pluie et neige étaient attendues, avec des températures proches de zéro degré.
Villages isolés
Plus de 30’000 personnes étaient réfugiées samedi dans quelque 350 centres d’évacuation selon le département d’Ishikawa, où est située la péninsule de Noto, dans des conditions souvent précaires en particulier dans les zones les plus difficilement accessibles. «Je ne trouve pas que nous ayons reçu des équipements ou de la nourriture en quantité substantielle», a déclaré à l’AFP Takushi Sakashita, 59 ans, habitant le village de Noto, à la pointe de la péninsule du même nom.
Il a expliqué s’être abstenu de récupérer des rations alimentaires dans un abri voisin afin qu’elles puissent être distribuées aux personnes âgées de cette zone à la population vieillissante, et aux enfants en bas âge. Près de 25’000 foyers étaient par ailleurs toujours privés d’électricité et plus de 70’000 habitations étaient sans eau samedi matin dans le département d’Ishikawa et deux autres situés plus au nord.
Eviter l’afflux sur les routes
Pour ne pas gêner les opérations de secours et l’acheminement de vivres aux personnes réfugiées, les autorités locales ont appelé les personnes extérieures à la péninsule de Noto, habituellement une destination touristique, à éviter de s’y rendre pour des «déplacements non essentiels et non urgents». Elles ont également prié ceux qui souhaiteraient se porter volontaires pour les opérations de déblaiement d’attendre la fin du week-end de trois jours – ce lundi étant férié au Japon –, faute d’organisation pour pouvoir les accueillir et les orienter.
Ce séisme, suivi par des centaines de répliques d’intensité plus faible, a été qualifié par le Premier ministre Fumio Kishida de «plus grave catastrophe» de Reiwa, l’ère nippone qui s’est ouverte en 2019 avec l’accession au trône de l’empereur japonais Naruhito. Plusieurs pays dont les Etats-Unis ou la France ont proposé de l’aide au Japon, et beaucoup ont présenté leurs condoléances, y compris la Chine et la Corée du Nord, dont le dirigeant Kim Jong Un a exprimé sa «profonde compassion» dans un message adressé à M. Kishida, selon l’agence KCNA.