FootballLaura Felber: «Jouer une Coupe du monde, ce serait un rêve»
La Genevoise de 21 ans a été appelée avec la Nati pour effectuer la deuxième semaine de préparation pour le Mondial. Elle a repoussé ses examens pour y participer.
- par
- Florian Paccaud
Un rêve qui pourrait devenir réalité. Laura Felber fait partie des trois Servettiennes qui ont été convoquées samedi par Inka Grings pour effectuer le deuxième camp de préparation de l’équipe de Suisse en vue de la Coupe du monde (20 juillet- 20 août). Si les présences en Océanie de Sandrine Mauron et Coumba Sow ne font guère de doute, la Genevoise de 21 ans devra sortir le grand jeu pour faire partie du voyage. 27 joueuses ont en effet été appelées pour ce stage, mais il n’y en aura que 23 sur la liste définitive, qui sera dévoilée le 3 juillet.
La défenseure centrale, qui a disputé plus de 100 matches en Grenat, compte une seule cape avec la Nati, en septembre dernier à Lausanne lors de la victoire 15-0 contre la Moldavie. Nils Nielsen était alors à la barre. Mais depuis que Grings l’a remplacé en début d’année, Felber n’a plus été rappelée sous les drapeaux. Jusqu’à samedi. Une occasion que la Genevoise ne veut pas laisser passer. Interview.
Laura Felber, bravo pour cette sélection. Comment l’avez-vous apprise?
C’était il y a trois-quatre semaines, avant l’avant-dernier match du championnat. J’étais à l’Université et mon entraîneur Eric Sévérac m’a téléphoné pour m’apprendre la nouvelle. Je suis très heureuse d’être convoquée et d’avoir peut-être une chance d’aller à la Coupe du monde.
Jouer un Mondial en Océanie, cela représenterait quoi pour vous?
Franchement, ce serait un rêve. La Coupe du monde, on la regarde depuis qu’on est enfant. Si on m’avait dit que j’allais faire un camp de préparation pour le Mondial, je n’y aurais pas cru. Mais si j’atteins vraiment cet objectif, cela serait incroyable. Et partir à l’autre bout du monde, ça serait encore un plus.
Le championnat s’est terminé il y a deux semaines, est-ce que vous avez pu prendre des vacances?
Non, la semaine qui a suivi la finale, j’ai directement passé mes examens pratiques (ndlr: Laura Felber a effectué un Bachelor en Sciences du Sport à l’Unil). Puis la suivante, les théoriques. J’en avais encore deux la semaine qui vient, mais je les ai reportés au mois d’août. En vrai, je suis en vacances depuis aujourd’hui. Et jusqu’à demain (ndlr: samedi et dimanche).
Est-ce que vous avez réussi à digérer cette défaite en finale des play-off?
On essaie d’oublier, mais ce n’est pas facile. La semaine qui a suivi, c’était dur. Mais après, j’ai dû me plonger dans mes révisions, donc je n’y pensais plus trop.
Dans quel état d’esprit abordez-vous cette semaine de préparation?
Je suis très déterminée. Mais j’essaie de ne pas me mettre trop la pression. Et jouer comme je sais le faire. On verra si ça passe.
Qu’est-ce qu’il faudra faire pour convaincre Inka Grings de vous prendre en Océanie?
Je dois miser sur mes qualités et jouer comme je l’ai fait cette saison. J’ai l’impression que ce n’est pas maintenant que je dois changer pour montrer que je mérite ma place.
Chaque joueuse qui va participer au Mondial touchera 30’000 francs. Est-ce quelque chose auquel vous pensez?
Je ne savais même pas que c’était prévu ainsi, c’est un pote qui me l’a dit (ndlr: la FIFA veut qu’une partie de la dotation aille directement dans la poche des joueuses, plutôt que de laisser les fédérations participantes gérer l’intégralité de l’enveloppe). Au début, je ne le croyais pas. Pour être honnête, j’ignorais qu’on pouvait toucher quelque chose. Ce n’est pas ce qui m’intéresse. Cela me fait un peu rire, car pour moi, c’est une somme énorme. Je suis étudiante, je ne gagne pas vraiment ma vie avec le salaire que je touche à Servette. Je n’y crois pas trop, car je me dis que ce n’est pas possible que je reçoive autant d’argent.