JusticeLe tennisman Yves Allegro perd au TF: condamné pour contrainte sexuelle
L’ex-partenaire en double de Roger Federer a recouru au Tribunal fédéral (TF) contre sa condamnation en appel à 20 mois avec sursis. Troisième set perdant et pas d’acquittement.
- par
- Evelyne Emeri
Monter au filet sur un court, l’ancien entraîneur principal de Swiss Tennis sait. Face à la justice qui l’accuse d’avoir violenté une de ses homologues autrichiennes une nuit alcoolisée d’octobre 2014, il vient de buter sèchement. C’est let pour la troisième fois et pour tout espoir d’un acquittement. En décembre 2019, Yves Allegro avait écopé de 24 mois avec sursis durant deux ans devant le Tribunal du district de Sierre (VS) pour contrainte sexuelle. Il avait contesté ce premier jugement. En avril 2022, les juges d’appel réduisaient sa peine de 4 mois et retenaient 20 mois avec sursis «notamment en raison de la violation du principe de célérité et de la couverture médiatique donnée à cette affaire».
Crédible mais…
La défense s’était du reste enfilée dans la brèche laissée béante par le Tribunal cantonal (TC) valaisan. Les juges cantonaux avaient considéré que le spécialiste du double était crédible dans ses déclarations et que son black-out total au moment des violences présumées – toujours contestées par Yves Allegro – l’était aussi. La Cour d’appel avait malgré tout condamné le sportif, estimant que, «sur la base d’un faisceau d’indices, en particulier des expertises médico-légale et psychiatrique de la partie plaignante, de l’état de stress post-traumatique de cette dernière ainsi que de ses bribes de souvenirs, qui ne sauraient être le fruit d’hallucinations ou d’une reconstitution mentale, l’accusé avait usé de violence envers elle pour la contraindre à subir divers actes d’ordre sexuel».
Le TF abonde
Cette amnésie de la nuit litigieuse ne convainc pas non plus les juges fédéraux. L’arrêt du Tribunal fédéral (TF), notifié ce mercredi aux parties, confirme la peine atténuée il y a une année par le TC. 41 pages qui viennent confirmer les considérants précédents. Pour le TF, lors de cette conférence de coachs européens en Estonie, Yves Allegro s’est bien rendu coupable de contrainte sexuelle à l’endroit de sa collègue autrichienne. Cette ultime décision laisse un sentiment en demi-teinte. En première instance, il est dit que l’ex-partenaire de Roger Federer est un menteur; en appel et au Tribunal fédéral, il est désormais dit que la plaignante était consentante à l’exception de certains actes (ndlr. bleus sur un sein et ses poignets).