BeyrouthCarlos Ghosn a été interrogé par la justice libanaise
L’ancien patron de Nissan, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, vit au Liban depuis qu’il a fui le Japon, où il devait être jugé pour des malversations financières présumées.
La justice libanaise a interrogé Carlos Ghosn, l’ancien patron de l’alliance automobile Renault-Nissan qui vit au Liban, après avoir reçu une notice rouge d’Interpol, a indiqué lundi une source judiciaire. «Le juge Imad Kabalan a interrogé M. Ghosn en présence de son avocat au sujet de la notice rouge» d’Interpol, basée sur le mandat d’arrêt international émis par la France en avril, a déclaré la source libanaise sous couvert d’anonymat. L’ex- PDG a ensuite été libéré.
La notice rouge d’Interpol est une procédure qui demande aux autorités concernées d’arrêter provisoirement des personnes avant une éventuelle extradition ou d’autres actions judiciaires. Elle fait suite au mandat d’arrêt international à l’encontre de Carlos Ghosn dans le cadre d’une enquête pour abus de biens sociaux, abus de confiance, blanchiment en bande organisée et corruption passive.
Peut-il être jugé à Beyrouth?
Les questions posées lors de l’interrogatoire ont porté sur les accusations mentionnées dans la notice rouge, a poursuivi la source. Selon elle, le Liban a déjà envoyé les réponses de Carlos Ghosn aux autorités judiciaires françaises. Le Liban a également demandé à la France d’envoyer toutes les preuves contre l’ancien patron afin que la justice libanaise puisse déterminer s’il peut être jugé à Beyrouth, toujours selon la même source. Si le mandat d’arrêt international est exécuté, l’ex-PDG sera présenté à un juge d’instruction en France, à Nanterre, qui lui notifiera sa mise en examen.
Carlos Ghosn, qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne, devait être jugé à Tokyo pour des malversations financières présumées quand il était à la tête de Nissan. Il vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019, mais n’a pas le droit de voyager.