Commission européenne: Le plan de relance polonais fait tanguer le siège d’Ursula von der Leyen

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Commission européenneLe plan de relance polonais fait tanguer le siège d’Ursula von der Leyen

Une menace plane sur la présidente de la Commission européenne. Des députés lui reprochent d’avoir validé le plan de relance de la Pologne, malgré un manque d’indépendance de la justice.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, traîne le dossier polonais comme un boulet.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, traîne le dossier polonais comme un boulet.

REUTERS

Trois figures du groupe Renew (libéraux), au Parlement européen, ont appelé, lundi, à soumettre au vote des eurodéputés une motion de censure contre la commission Von der Leyen, lui reprochant son feu vert au plan de relance polonais, malgré les manquements de Varsovie sur l’État de droit.

Pour être mis au vote en séance plénière, ce texte contre l’exécutif de l’UE, préparé par la Néerlandaise Sophie in’t Veld, l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt et l’espagnol Luis Garicano, vice-président du groupe Renew (auquel appartient la délégation française LREM), devra d’abord recueillir les signatures d’au moins un dixième des eurodéputés (soit 70 parlementaires).

Soutien sur le balan

Si Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, «continue de refuser à appliquer sérieusement les règles de conditionnalité sur l’État de droit», qui visent à conditionner le versement de fonds européens au strict respect par les États membres des droits fondamentaux, «nous lui retirons notre soutien», a indiqué Guy Verhofstadt.

La Commission a donné, mercredi, son feu vert au plan de relance polonais de 35,4 milliards d’euros (36,5 milliards de francs), bloqué depuis plus d’un an à cause des manquements reprochés à Varsovie en matière d’indépendance de la justice. Or les trois responsables de Renew jugent insuffisantes les annonces de Varsovie, dont la levée de la suspension d’un juge et le vote, au Parlement polonais, de la suppression de la chambre disciplinaire censée contrôler les juges, qui ont ouvert la voie au feu vert de Bruxelles.

Les conditions réclamées par la Commission «sont en deçà de ce qui a été exigé par la Cour européenne de justice (CJUE), et ne répondent pas au refus des autorités polonaises de reconnaître la primauté du droit de l’UE», alors que Varsovie «ne manifeste aucune intention de restaurer pleinement l’indépendance du pouvoir judiciaire», cingle Sophie in’t Veld, accusant Ursula von der Leyen d’avoir «créé un problème politique majeur».

«La commission est consciente que les solutions annoncées par les autorités polonaises sont purement cosmétiques.»

Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, groupe Renew

Lors du vote au sein de la commission, deux poids lourds de l’exécutif européen, la Danoise Margrethe Vestager (Renew Europe, centriste) et le Néerlandais Frans Timmermans (S&D, sociodémocrates), tous deux vice-présidents exécutifs, s’étaient opposés à la validation du plan polonais. «La commission est consciente que les solutions annoncées par les autorités polonaises sont purement cosmétiques», s’est indigné Guy Verhofstadt dans une lettre à son groupe politique.

Aux deux tiers

Pour être adoptée au Parlement, une motion de censure doit être approuvée aux deux tiers des suffrages exprimés. Contactés, des responsables et porte-parole de différents groupes (Verts, S&D, Renew et PPE – droite pro-européenne et première force au Parlement), réservaient leur position avant des réunions prévues dans l’après-midi à Strasbourg.

Iratxe Garcia Perez, présidente de S&D, avait cependant appelé, la semaine dernière, à refuser tout versement avant que la Pologne ne remplisse «toutes les conditions» fixées par la CJUE, tandis que les Verts exprimaient leurs «graves préoccupations».

(AFP)

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