AllemagneDes élèves berlinois victimes de menaces racistes dans l’ex-RDA
Lors d’un camp, des adolescents issus pour la plupart de l’immigration ont été visés par des insultes racistes de la part de personnes pour la plupart masquées. Ils sont rentrés le soir même.
Des élèves d’une classe de Berlin, dont une partie issue de l’immigration, ont été victimes d’insultes et menaces racistes lors d’un camp de vacances dans la région du Brandebourg, dans l’est de l’Allemagne, a indiqué, lundi, la police.
Les élèves, de jeunes adolescents, étaient en séjour dans un camp de vacances au bord du lac Frauensee, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Ils ont été encerclés et visés, dans la nuit de samedi à dimanche, par des insultes et menaces racistes de la part de participants alcoolisés, dont certains étaient masqués, à une fête d’anniversaire au bord du lac, selon des médias allemands.
L’enseignant a appelé la police et décidé de rentrer le soir même avec ses élèves à Berlin, a précisé la police de Cottbus. L’enquête a été confiée à la police judiciaire.
Aide psychologique
«Beaucoup d’enfants sont sous le choc. Ils ne connaissent pas une telle xénophobie à Berlin», a témoigné, dans le quotidien berlinois «Berliner Zeitung», un père d’élève. «Je ne veux pas et nous ne devons pas nous résigner à de telles agressions», a déclaré la sénatrice conservatrice de Berlin, Katharina Günther-Wünsch, précisant qu’une aide psychologique allait être apportée aux élèves de la classe, dont la plupart, selon la police, sont issus de l’immigration.
Comme les autres régions d’ex-RDA, le Brandebourg, la région qui entoure Berlin, est un fief de l’extrême droite. Le parti extrémiste AfD, dont certains des représentants locaux sont issus de la mouvance néonazie, y est donné en tête dans certains sondages, à plus de 20%, avant l’élection régionale qui se tiendra en 2024.
Fin avril, des enseignants d’une école de la région avaient tiré la sonnette d’alarme, dans une lettre ouverte, au sujet d’élèves de leur école qui font, dans l’enceinte de l’établissement, le salut hitlérien, un délit en Allemagne, et menacent les élèves d’origine étrangère.