CyclismePour Thibau Nys, certains sprinteurs sont criminels
Le Belge de 21 ans s’est livré auprès du média flamand «Het Nieuwsblad». Il critique les sprinteurs, qu’il va même jusqu’à insulter tant la lutte pour la victoire mène à la casse.
- par
- Rebecca Garcia
Vainqueur du Tour de Hongrie et gagnant de la première étape du Tour de Romandie à Fribourg, Thibau Nys est ce Belge prometteur de l’équipe Lidl-Trek. Ce coureur de 21 ans est déjà aux avant-postes, et n’hésite pas à décrire ce qu’il s’y passe crûment auprès du média belge «Het Nieuwsblad».
Le journaliste Jan-Pieter de Vlieger lui parle d’une phrase de son entraîneur, qui aurait décrit son protégé comme quelqu’un qui a les jambes d’un sprinteur, mais pas la tête. «Certainement pas la tête, tranche le sportif. Les sprinteurs sont des c*******. Je ne veux pas être associé à eux.»
Le message est clair. Vraiment? «Ce qu’il se passe dans un sprint est parfois criminel, renchérit le jeune athlète Belge. Littéralement criminel. Et je ne parle pas du sandwich en Romandie car ce n’était pas si mal.»
Le coureur critique surtout les derniers kilomètres de certaines étapes du Tour de Hongrie, là où bien des hommes prennent des coups. «À 65-70 km/h, on peut voir des coureurs en repousser d’autres à la main.» Tant pis s’ils précipitent leur chute.
Les chutes lors des sprints sont courantes. Sur le Tour d’Italie, Fabio Jakobsen en a été victime lors de la onzième étape. D’autres courses offrent le même scénario, comme un dénouement inéluctable dans un sport où tout le monde veut franchir la ligne en premier.
«Forcément, lorsqu’il y a 120 coureurs qui veulent être en première position, il n’y a pas la place pour tout le monde sur la route», nous confiant David Gaudu avant le Tour de Romandie. Le Français de la Groupama-FDJ semble presque accepter la fatalité. «Des fois il y a des accrochages, ça tombe, et ça fait partir du sport.»
Et il y a eu des victimes de ces accidents dans les derniers kilomètres. L’un des chocs les plus impressionnants demeure celui de Fabio Jakobsen – encore lui. Le champion des Pays-Bas avait été envoyé dans une barrière lors du Tour de Pologne 2020. Il avait été plongé dans un coma artificiel et son pronostic vital avait été engagé.
Dylan Groenewegen, sprinteur de l’équipe Jumbo-Visma à l’époque, avait écopé d’une suspension de 9 mois. La commission de discipline de l’Union cycliste internationale (UCI) a jugé le comportement du Néerlandais dangereux et inacceptable. Depuis, il est revenu sur le circuit international au terme de sa punition et porte désormais le maillot de l’équipe Jayco-AlUla.