Finale des play-offYorick Treille: «Ne pas se perdre dans l’émotion du moment»
Entraîneur assistant de GE Servette, le Français raconte son «privilège» et son ambition avant l’acte III contre Bienne, ce mardi soir (20h) aux Vernets.
- par
- Simon Meier
Malgré son imposante carcasse, l’homme se fait discret dans l’entourage des Aigles. Discret, mais pas effacé. Au diapason d’un GE Servette déterminé à aller au bout, qui accueille ce mardi soir (20h) le HC Bienne à l’occasion de l’acte III de la finale de National League (1-1 dans la série), Yorick Treille vit à fond la première finale de sa jeune carrière de technicien.
«En play-off, quoi qu’il arrive, il faut enchaîner. L’état d’esprit, le sentiment, c’est qu’on est là où on doit être et qu’on n’a pas fini le travail, synthétise l’entraîneur assistant des Grenat, 42 ans, regard droit et mâchoire carrée. Depuis le début de l’année, il y a un cap, un plan, un processus et on le suit. Il faut rester concentrés sur l’ensemble du projet, de ne pas se perdre dans l’émotion du moment. Parce que pour valider tout ça, il faut soulever la coupe à la fin.»
À cet égard, il semble tout indiqué de commencer par conserver l’invincibilité genevoise aux Vernets durant ces play-off, mardi soir. Débarqué au sein du staff fin août passé, l’ex-attaquant de GE Servette (2005-07) bouillonne peut-être à l’intérieur. Mais il respire le calme: «On a été testés par Lugano en quart, par Zoug en demie et on est prêts. On peut compter sur l’expérience que chacun a accumulée et, aussi, sur celle que nous partageons depuis le début de la saison, dans l’adversité, selon notre identité. On sent qu’il y a une mission plus profonde, qu’on vise plus haut.»
Un «bleu» et des stars
Après une première expérience de technicien à la tête de Mulhouse (2018-20), interrompue par le Covid, celui qui est par ailleurs entraîneur de l’équipe de France M20 vit son retour aux Vernets comme on croque dans une pomme. «Joueur déjà, j’ai réalisé que ces moments pouvaient être très rares, voire uniques dans une carrière, savoure Yorick Treille. Donc oui, je me sens privilégié de vivre ce projet et cette finale de l’intérieur. On veut apprécier ce moment, avoir conscience que c’est spécial. C’est pour ça qu’on veut tout donner, ne pas avoir de regrets.»
Dans le discours, les mots reviennent: sacrifice, discipline, calme, sérénité, patience. Tandis que le Suédois Rikard Franzen, autre assistant de Jan Cadieux, est plus particulièrement chargé du travail défensif et des unités spéciales, Yorick Treille s’occupe quant à lui des attaquants et de l’observation des adversaires. Autrement dit, il a sous ses ordres des pointures mondiales comme Valtteri Filppula, Teemu Hartikainen ou Linus Omark, sans compter le reste d’une escouade considérée comme la plus redoutable et expérimentée du pays.
Comment gère-t-il ce privilège doublé d’une lourde responsabilité? «Ce sont des gars très humbles et faciles à coacher, qui se connaissent parfaitement en tant qu’athlètes, apprécie Yorick Treille. Moi, en tant que jeune coach, j’ai compris à travers mon peu d’expérience qu’il fallait s’adapter au public auquel on s’adresse. Évidemment, on ne fonctionne pas de la même façon avec ces gars-là qu’avec un jeune de 17 ans. C’est avant tout une histoire de confiance entre eux et nous. Au sein du groupe, on sait que personne ne triche.»
L’idée d’une équipe, sur la glace comme à la bande: «Jan (Cadieux), c’est le boss qui manage tout le staff, explique Yorick Treille. Mais on échange beaucoup, chacun peut donner son avis à propos de tout et se sent écouté. Chacun amène sa petite pierre et constitue une pièce du puzzle.» Tout donner, le regard droit et la mâchoire carrée. Ça continue ce mardi soir aux Vernets (20h), à l’occasion de l’acte III de la finale de National League entre GE Servette et Bienne.