Prix Nobel de la paixNarges Mohammadi a «éclaté de joie dans sa cellule»
La militante iranienne Narges Mohammadi, couronnée vendredi par le Prix Nobel de la Paix alors qu’elle est emprisonnée en Iran, a «célébré» cette victoire depuis sa prison.
![Une photo non datée de Narges Mohammadi, aujourd’hui emprisonnée en Iran. Une photo non datée de Narges Mohammadi, aujourd’hui emprisonnée en Iran.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/41fa9239-2af4-4283-a2a3-c22224728ae1.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C696%2C605&fp-x=0.5387931034482759&fp-y=0.2413223140495868&s=0295872a03a6ce85fad33eb767f14725)
Une photo non datée de Narges Mohammadi, aujourd’hui emprisonnée en Iran.
via REUTERSLa militante iranienne Narges Mohammadi, couronnée vendredi par le Prix Nobel de la Paix alors qu’elle est emprisonnée en Iran, a «éclaté de joie» et «célébré» cette victoire en compagnie de ses codétenues «dans leur cellule», a affirmé samedi la famille à l’AFP. «Narges a appris être récipiendaire du Nobel de la paix hier en fin d’après-midi par les messages relayés depuis le quartier des hommes, qui ont plus facilement accès aux téléphones le vendredi», a indiqué la famille dans une déclaration transmise à l’AFP.
«Le même soir, la télévision d’État a diffusé la nouvelle à 22h30 en dressant un portrait injurieux et diffamatoire de Narges», poursuit ce texte. «Narges et ses codétenues ont alors éclaté de joie et ont célébré cette victoire dans leur cellule.» Militante et journaliste âgée de 51 ans, elle a reçu le prix Nobel de la paix «pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous», a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.
Contre le voile et la peine de mort
Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’Homme fondé par Shirin Ebadi, elle aussi prix Nobel en 2003, Narges Mohammadi a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort. À l’annonce de sa distinction, l’ONU a demandé sa libération, mais Téhéran a dénoncé «une décision partiale et politique».
«Nous constatons que le Comité Nobel a attribué le Prix de la Paix à une personne reconnue coupable de violations répétées des lois et qui a commis des actes criminels», a réagi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.
Ali, 17 ans, fils de la militante qui vit avec sa soeur et leur père, en exil à Paris, s’était dit vendredi «très, très fier d’elle, très heureux», ajoutant que ce prix constituait «une récompense pour le peuple iranien», lors d’une conférence de presse. «Narges n’ignore pas que ça va la mettre aussi en difficulté, mais elle assume ce risque», avait alors commenté Taghi Rahmani, l’époux de Narges Mohammadi, lui-même militant des droits humains et ancien prisonnier politique.
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