Cyclisme - Paris-Roubaix: l’Enfer du Nord cherche sa reine

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CyclismeParis-Roubaix: l’Enfer du Nord cherche sa reine

Qui sera la reine de «la reine des classiques»? Pour la première fois, Paris-Roubaix aura samedi son épreuve féminine lors de laquelle trois Suissesses seront au départ.

116,5 kilomètres et 17 secteurs pavés: l’élite féminine, Annemiek van Vleuten et Marianne Vos en tête, va découvrir samedi l’Enfer du Nord. La Genevoise Elise Chabbey, la Bernoise Marlen Reusser et la jeune Zurichoise Noemi Rüegg seront au départ à Denain de ce Monument au sein d’un peloton de 132 unités.

Cette grande première pour les dames, riche de 29,2 kilomètres de pavés, soit plus d’un quart du tracé, offrira un parcours similaire à celui des messieurs sur les 85 derniers kilomètres. Si elles débuteront par le secteur quadruplement étoilé menant de Hornaing à Wandignies, long de 3,7 km, la victoire pourrait, à l’instar des messieurs, se jouer dans les secteurs pavés stratégiques de Mons-en-Pévèle et du Carrefour de l’Arbre.

Récente championne du monde, l’Italienne Elisa Balsamo (Valcar) étrennera son maillot irisé pour la première fois. Elle aura fort à faire face aux favorites, la plupart spécialistes du cyclo-cross comme la Belge Lotte Kopecky et surtout les Néerlandaises Ellen van Dijk, Chantal Blaak, Annemiek van Vleuten et Marianne Vos, qui voudront faire oublier leurs échecs aux JO et aux récents Mondiaux, mais pas Anna van der Breggen, qui a pris sa retraite la semaine dernière après les championnats du monde.

Vos, triple championne du monde sur route a surtout été sept fois championne du monde de cyclo-cross. C’est dire si la boue et les chemins cassants ne lui font pas peur. A 34 ans, la star de la formation Jumbo-Visma se réjouit pour son sport. Dans le peloton depuis quinze ans, elle est bien placée pour analyser l’évolution de sa discipline chez les dames.

«Professionnalisation et médiatisation»

«Ce qui a changé en quinze ans ? Je répondrais avec deux mots: professionnalisation et médiatisation», expliquait-elle récemment à l’AFP. «Quand j’ai débuté, nous n’étions qu’une poignée de professionnelles. Aujourd’hui, nous sommes majoritaires. Et, la plupart des grandes courses étant télévisées, cela nous donne une vraie visibilité. Il y a aussi davantage de densité. Il devient de plus en plus difficile de remporter une course. Une victoire aujourd’hui a beaucoup plus de valeur qu’à mes débuts», ajoutait-elle.

Un succès samedi à Roubaix aurait donc une saveur particulière pour celle qui a déjà remporté Gand-Wevelgem et l’Amstel Gold Race cette année, échouant à la deuxième place des championnats du monde le week-end dernier.

Sa compatriote Chantal Blaak, lauréate des Strade Bianche 2021 et du Tour des Flandres en 2020, aura aussi des atouts à faire valoir. «Je suis super excitée mais d’un autre côté c’est aussi un peu effrayant car c’est une course très dure, on ne peut pas la comparer avec quoi que ce soit d’autre», a-t-elle déclaré.

Médaillée d’argent de la course en ligne des jeux Olympiques l’été dernier, elle sera revancharde à l’instar des stars néerlandaises, grandes favorites des JO et des mondiaux mais qui ont à chaque fois dû se contenter des accessits.

Du côté des Suissesses, l’atout principal se nommera Marlen Reusser. Récente médaillée d’argent du contre-la-montre aux Championnats du monde, la rouleuse de 30 ans possède un gabarit idéal (1m80) pour briller sur les pavés. Suffisant pour créer la surprise?

(AFP)

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