EnquêteTravail forcé: les USA interdisent des gants malaisiens
Une entreprise basée en Malaisie qui exporte des gants viole le droit du travail, conclut une étude. Les autorités américaines refusent désormais de travailler avec elle.
Le service américain des douanes et de protection des frontières (CBP) a interdit mercredi, l’importation des gants Supermax, après qu’une enquête a révélé des indices de travail forcé dans les usines de l’entreprise malaisienne.
«Le CBP dispose de preuves suffisantes pour conclure que Supermax (...) et ses filiales produisent des gants en violation du droit commercial américain», a déclaré AnnMarie R. Highsmith, responsable de l’agence.
«Jusqu’à ce que Supermax et ses filiales puissent prouver que leurs processus de fabrication sont exempts de travail forcé, leurs marchandises ne sont pas les bienvenues ici», a-t-elle ajouté.
L’agence n’a pas donné plus de détails sur les soupçons de travail forcé au sein de l’entreprise, qui exporte vers plus de 160 pays et peut produire jusqu’à 24 milliards de gants par an.
Coincés dans l’usine
Mais selon le militant pour les droits des migrants Andy Hall, qui a enquêté sur Supermax, les plaintes des travailleurs concernent l’impossibilité de quitter l’enceinte de l’usine, de mauvaises conditions de vie et des déductions illégales de salaires.
Andy Hall a espéré que la décision américaine entraînerait «un changement rapide des conditions de vie et de travail abusives auxquelles sont confrontés les travailleurs de l’entreprise en Malaisie».
Supermax n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Ses actions chutaient de plus de 10% dans les échanges de l’après-midi à la Bourse de Kuala Lumpur.
Les fabricants de gants malaisiens, dont l’activité a explosé pendant la pandémie de coronavirus, emploient généralement des travailleurs d’Asie du Sud-Est.
Les États-Unis ont également interdit les importations du premier fabricant mondial de gants de protection, la société malaisienne Top Glove, au début de l’année en raison d’allégations de travail forcé, mais l’interdiction a été levée en septembre.
Deux entreprises d’huile de palme, Sime Darby Plantation et FGV Holdings, ont aussi été frappées par des interdictions d’importation américaines en 2020 pour des raisons similaires.