Football – Un documentaire se prépare sur l’équipe de Suisse

«Les yeux dans les rouges»? En 2022, le modèle a déjà été suffisamment éculé pour adopter un nom autrement plus vendeur que le versant français de 1998. Il reste encore à trouver. Parce que l’histoire qui se raconte vient de commencer. Depuis qu’elle s’est rassemblée à Marbella, en début de semaine dernière, l’équipe de Suisse est suivie à la trace par une équipe de production. L’objectif? Réaliser un documentaire qui racontera toute l’année de la sélection nationale, jusqu’à la Coupe du monde au Qatar, en novembre et décembre prochains. Avec une diffusion imaginée pour le début de l’année 2023.

L’impulsion vient de l’ASF elle-même. «Nous avons eu beaucoup de demandes, mais nous en avions l’intention nous-mêmes, confirme Adrian Arnold, directeur de la communication de l’organe. L’idée est née au mois d’octobre, où nous avions déjà tourné pas mal de choses et nous avions vu qu’il y avait de l’émotion qui sortait de ces images. Cela s’inscrit dans notre stratégie générale: nous voulons entrer dans le cœur des fans, en montrant que les joueurs ne sont pas des machines, mais des humains comme les autres, aussi avec leurs craintes, leurs doutes.»

Cela rappelle bien sûr les nombreux documentaires qui ont montré les coulisses de plusieurs équipes, ces dernières années: de la Juventus à Tottenham, en passant par Manchester City ou l’équipe d’Italie durant son Euro victorieux. Dans le cas de la Suisse, il y a deux prises de vues: une à l’interne, par le cameraman de l’ASF, Samuel Ebneter, et une pour tout ce qui est ouvert (entraînements, matches, etc.) avec l’équipe de production. Laquelle ira aussi rendre visite aux joueurs dans leurs clubs respectifs et se chargera du story-telling.

Il faut imaginer que tout le monde voit ça d’un bon œil, ou en tout cas sans méfiance. Une telle opération aurait-elle pu être réalisable du temps de Vladimir Petkovic, qu’on savait très soucieux de partager le moins possible? On spécule. Mais il est certain que Murat Yakin aborde sa communication avec beaucoup plus de légèreté. Non sans calcul, bien sûr, lui qui n’hésite pas à faire le tour du terrain de Wembley durant l’échauffement, pour aller saluer les supporters suisses présents à Londres, samedi dernier.

«Il est vrai qu’avec Murat Yakin, nous avons accéléré la voie de l’ouverture, acquiesce Adrian Arnold. Il a donné son accord, comme tout le monde. Il a accepté que l’on mette des micros dans les vestiaires par exemple. L’idée est vraiment de montrer le plus de choses possibles, aussi les moments plus difficiles.» Un mauvais résultat lors du prochain Mondial ne changera pas la donne, promet-on. Le documentaire est appelé à être diffusé après celui-ci, probablement sous forme d’une série avec plusieurs épisodes.

Il demeure toutefois une question centrale: qui obtiendra les droits? Tout reste encore ouvert à l’heure actuelle, mais il est probable que le film soit destiné aux plateformes de streaming. À moins que la SSR ne s’y intéresse. Charge à la boîte de production de trouver le plus offrant. Et aux «acteurs» d’offrir des moments de légende.