FootballDavid Bettoni: «Les joueurs ne font pas exprès de perdre»
Après la lourde défaite du FC Sion contre YB (4-0), le nouveau coach de Tourbillon refusait de dramatiser. Il n’empêche que les sujets d’inquiétude sont légion…
- par
- Nicolas Jacquier
En prenant place sur le banc du FC Sion ce samedi soir au Wankdorf pour la première fois, à quoi David Bettoni pouvait-il bien penser? Et surtout à quoi espérait-il s’attendre? Certainement à autre chose qu’à la fessée que devait infliger à sa nouvelle équipe un leader bernois apparu en démonstration.
4-0 à l’arrivée grâce à deux doublés signés Elia (2e et 38e) et Rieder (65e et 86e), cela fait mal. «Je ne regarde pas mon cas personnel, devait-il expliquer au sortir de cette «première» pour le moins éprouvante. En tant que coach, on se doit de gérer les imprévus. Il y a toujours des problèmes à régler. Je retiens nos 65 premières minutes. On a eu les opportunités de revenir. Ça veut dire que les garçons y ont cru, qu’ils n’ont pas lâché.»
Au Wankdorf, l’expulsion de Giovanni Sio (25e), répondant à une provocation de Cédric Zesiger semble-t-il, allait précipiter la déroute des visiteurs. «Le 3-0 a ramené tout le monde aux fantômes du passé. Je suis triste pour les joueurs, ils ne font pas exprès de perdre (…) On n’est pas malade, c’est juste la réalité d’une équipe en manque de confiance.»
Le successeur officiel de Fabio Celestini sait qu’YB reste une exception en Suisse, qu’aucune autre formation n’affiche la même furia à domicile. «Je reste serein. En face, il y avait ce soir une grande équipe (…) On se doit de garder le cap. On aura à l’avenir des adversaires largement à notre portée, comme nous. Ce sera l’occasion de montrer que l’on mérite de rester dans la Ligue.» A Berne, le principal changement allait venir de l’absence de Barthélémy Constantin sur le banc valaisan - le directeur sportif était installé juste derrière, dans les premiers rangs de la tribune.
Qui pour remplacer Sio?
Pour Sion, le prochain rendez-vous, déjà capital s’il entend échapper à la place de barragiste qui pourrait être la sienne dès dimanche soir, aura lieu dans une semaine, avec la réception de Grasshopper. Sio suspendu, qui le remplacera à la pointe de l’attaque? Balotelli sera-t-il remis sur pied? Le 22 janvier dernier, à l’occasion de la reprise du championnat contre Lugano, l’attaquant avait déjà manqué les débuts de la courte ère de Celestini; et voilà maintenant qu’il a «réussi» à rater ceux de Bettoni. Après 48 heures de congé en début de semaine, l’attaquant italien s’est fait porter pâle au point de n’avoir encore jamais croisé son nouvel entraîneur.
L’absence de la diva italienne, qui a déjà dû faire l’impasse sur la moitié des matches de Super League en 2023, ne peut que faire jaser. Peut-être prêt à aller au clash, Balotelli cherche-t-il un bras de fer avec son employeur afin de réussir à casser le contrat le liant jusqu’au printemps 2024 au club de Tourbillon? Ou est-il réellement souffreteux depuis ce mercredi comme l’affirment ses dirigeants?
Le plus grand transfert de l’histoire du FC Sion demeure jusque-là une énigme. Participant jeudi soir à un débat dans le cadre des 100 ans du FC Colombier, Christian Constantin avait son idée sur le sujet. «J’ai dans mon équipe un gars qui a 12 millions de followers, mais que je n’arrive pas à faire courir!» s’est-il fendu devant l’assistance, sans nommer précisément à qui s’adressait sa pique.
Entre Mario Balotelli et le FC Sion, la vraie question est de savoir qui a le plus besoin de l’autre?