Guerre en Ukraine: Moscou annonce la prise d’une nouvelle ville clé du Donbass

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Guerre en UkraineMoscou annonce la prise d’une nouvelle ville clé du Donbass

La Russie affirme ce dimanche contrôler toute la région de Lougansk après avoir conquis Lyssytchansk, au cœur d’intenses combats. L’information n’a toutefois pas été confirmée par Kiev.

La ville de Lyssytchansk comptait 100’000 habitants avant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Aujourd’hui, après d’intenses combats, elle est détruite.

La ville de Lyssytchansk comptait 100’000 habitants avant l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Aujourd’hui, après d’intenses combats, elle est détruite.

REUTERS

Le Kremlin a affirmé dimanche avoir fait une avancée potentiellement clé dans la bataille du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Le ministre de la Défense russe «Sergueï Choïgou a informé» le président Vladimir Poutine «de la libération de la république populaire de Lougansk», après la prise de la ville de Lyssytchansk, au cœur d’intenses combats, mais aussi d’autres villes proches dont les plus notables sont Belogorovka, Novodroujesk, Maloriazantsevo et Belaïa Gora, selon un communiqué officiel cité par les agences de presse russes. Ces informations n’ont pas pu être vérifiées de source indépendante.

La prise de Lyssytchansk, si elle venait à être confirmée par Kiev, permettrait à Moscou de progresser dans son plan de conquête de l’intégralité du Donbass, région industrielle de l’est de l’Ukraine largement russophone et en partie contrôlée par les séparatistes prorusses depuis 2014. Les forces russes pourraient ainsi avancer vers les villes de Sloviansk et Kramatorsk, plus à l’ouest, où les habitants vivent déjà au rythme quotidien des sirènes d’alerte et des bombardements. Dans la phraséologie du Kremlin, l’offensive en cours dans l’est de l’Ukraine vise à libérer des territoires considérés comme russes.

«La ville est en feu»

Dimanche matin, le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdar, avait laissé entendre que les forces ukrainiennes perdaient rapidement du terrain face aux assaillants. «Les Russes sont en train de s’implanter dans un district de Lyssytchansk, la ville est en feu», avait-il déclaré. «Les occupants ont probablement engagé toutes leurs forces [dans une bataille extrêmement] brutale» de destruction systématique des bâtiments administratifs, avait ajouté Serguiï Gaïdar. «Ils subissent des pertes importantes mais continuent obstinément d’avancer.»

À Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, dans le nord-est, les habitants ont été réveillés une nouvelle fois à 4 h du matin (2 h en Suisse) «par des attaques de roquettes» russes, selon le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, qui a également fait état de «tirs» russes dans la matinée sur plusieurs districts de sa zone.

Sur le front sud, le commandement opérationnel régional ukrainien a indiqué dans la matinée qu’au cours des dernières 24 heures, l’armée russe avait mené «neuf frappes aériennes avec des hélicoptères de combat K-52 et 2 bombardements sur l’île des Serpents», reprise mercredi par les forces de Kiev dans le nord-ouest de la mer Noire. De son côté, l’armée ukrainienne dit avoir mené cinq frappes avec des avions et des hélicoptères sur deux entrepôts de munitions et cinq points de concentration de forces russes.

La reconstruction de l’Ukraine se discutera dès lundi à Lugano

Dans un message vidéo adressé samedi soir aux Ukrainiens, Volodymyr Zelensky a dénombré «2610» villes et villages «sous occupation russe». Mais depuis le début de la guerre, l’armée ukrainienne est «parvenue à en libérer 1027», a-t-il assuré. «Des centaines ont été complètement détruits par l’armée russe et doivent être totalement reconstruits», a-t-il ajouté. La question de la reconstruction du pays doit être au cœur d’une conférence internationale lundi et mardi à Lugano. «Il est non seulement nécessaire de reconstruire tout ce que les occupants ont détruit, mais aussi de poser de nouvelles fondations pour notre vie, pour une Ukraine sûre, moderne», a encore déclaré le président ukrainien, pour qui cela doit passer par des «investissements colossaux» et des «réformes».

(AFP)

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