Pays-BasUn an après un braquage, une foire d’art se tourne vers l’avenir
La foire de Maastricht, la TEFAF, a été victime, en 2022, d’une spectaculaire attaque. Des voleurs s’étaient emparés d’un butin valant des millions d’euros. Cette année, priorité à la sécurité.
Des chefs-d’œuvre rassemblés, protégés par un dispositif de sécurité renforcé: une prestigieuse foire d’art et d’antiquités, victime d’un audacieux vol l’année dernière, rouvre ses portes, samedi, aux Pays-Bas. Jusqu’au 19 mars, les visiteurs pourront contempler et acheter tableaux de maîtres, pierres précieuses et antiquités à la TEFAF (The European Fine Art Foundation) de Maastricht, dans le sud-ouest du pays.
Mais après que le Covid-19 a forcé la foire à être organisée en ligne, en 2021, l’événement a fait la une des journaux, en 2022, lorsque des voleurs ont brisé la vitrine d’un joaillier, avant de s’enfuir avec un butin valant des millions d’euros. Le braquage en plein jour, dont les images ont choqué le grand public, a durement touché l’organisation de la TEFAF, a raconté son responsable des expositions, Will Korner, soulignant que la foire voulait mettre l’incident derrière elle. «C’était une expérience horrible», et «le pire, ce sont les répercussions que cela a eues sur beaucoup de gens», a-t-il déclaré.
Le braquage a été surnommé «Peaky Blinders», parce que les voleurs portaient des casquettes plates ressemblant à celles de la bande criminelle britannique éponyme. Le butin comprenait un diamant jaune de 114 carats d’une valeur de 27 millions d’euros.
Portiques de sécurité
La police néerlandaise a déclaré, la semaine dernière, qu’elle était sur les traces d’un groupe criminel basé dans les Balkans, présumé responsable. Les forces de l’ordre ont également dit avoir récupéré un objet volé, mais le diamant est toujours porté disparu. «Nous avons travaillé sur ce qu’il fallait faire pour 2023», a déclaré Will Korner, évoquant les portiques de sécurité à l’entrée de la foire, où des journalistes de l’AFP ont été fouillés à l’entrée et à la sortie. «Il y a beaucoup d’autres mesures dont je ne parlerai pas, pour des raisons évidentes.»
Même si le joaillier londonien Symbolic&Chase, cible du vol de l’année dernière, n’est pas revenu, les exposants ont déclaré qu’ils se sentaient en sécurité. «Nous avons tous ces portiques. C’est comme entrer dans un aéroport, donc cela prend du temps, mais nous en sommes tous heureux», a déclaré Paul van Rosmalen, un exposant basé à Amsterdam. «TEFAF est la foire d’art la plus sûre au monde, j’en suis certain», renchérit Milo Dickinson, un exposant britannique.
Les organisateurs ont souligné qu’ils voulaient mettre le vol derrière eux, et que les visiteurs se concentrent sur l’art exposé à la TEFAF, souvent comparée à un «supermusée». «Cette année, nous avons certainement le sentiment que nous avons retrouvé le rythme», a souligné Will Korner.
Bague, peintures, diamants
À la vente, on retrouve des œuvres anciennes, comme celles du maître baroque flamand Anthony van Dyck, mais aussi la première carte imprimée d’Amsterdam, datant d’environ 1544, et de l’art chinois ancien et sud-coréen moderne. Des bijoux sont également en vente, notamment une bague Trombino, ornée d’une émeraude de 10,4 carats et de diamants et conçue par Bulgari. Une autre œuvre disponible est la peinture du pointilliste français Paul Signac, datant de 1924, montrant le port néerlandais de Rotterdam. Prix demandé: 3,8 millions d’euros.