Animaux domestiquesAvoir un chat hybride? La PSA le déconseille fortement
Le commerce de ces chats issus de croisements entre matous domestique et sauvage est en plein essor. Mais leur détention pose de gros problèmes. À tous les points de vue.
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Selon la PSA, les chats hybrides sont souvent achetés à la légère en raison de leur aspect exotique. Ici un chat du Bengale, la race hybride la plus répandue en Suisse.
PSALes chats hybrides, à l’image du chat du Bengale (lire l’encadré), sont devenus très populaires en Suisse ces dernières années. Il s’agit de races issues de l’accouplement forcé et intentionnel de chats domestiques avec diverses espèces de chats sauvages. Mais leur détention pose souvent de gros problèmes, alerte lundi la Protection suisse des animaux (PSA), qui déconseille leur possession.
Souvent, la femelle, généralement un chat domestique, souffre de stress, de douleurs et de blessures, car le chat sauvage peut avoir un comportement très différent d’elle et aussi être nettement plus grand. Il peut alors se produire des complications importantes pendant la grossesse et la naissance, relève lundi la PSA.
Propriétaires dépassés
En outre, leurs propriétaires sont souvent dépassés par leur comportement. «Il est pratiquement impossible d’offrir aux chats hybrides une vie qui respecte leurs besoins dans un logement», écrit la PSA. Et s’ils sont autorisés à sortir en liberté, il y a alors souvent de sérieux conflits avec les chats du voisinage. Sans oublier qu’ils sont de redoutables chasseurs et qu’ils menacent ainsi la faune indigène.
La PSA demande du coup de modifier la loi afin que les obligations en matière d’élevage et de détention de chats hybrides soient renforcées. Elle rappelle qu’accoupler un chat domestique avec un chat sauvage est interdit en Suisse. En outre, un matou dont la composante sauvage est d’au moins 50% est considéré comme sauvage selon la loi, souligne-t-elle. Sa détention est alors soumise aux mêmes conditions que celle des animaux 100% sauvages. Il faut donc «mettre au point des procédés pratiques permettant de déterminer rapidement et de manière fiable leur composante sauvage», réclame-t-elle.
Le chat du Bengale, l’hybride le plus répandu – dans les refuges aussi
En Suisse, la race hybride la plus répandue est le chat du Bengale. Il est issu du croisement du chat domestique avec une espèce de chat sauvage asiatique. Rien qu’au cours des quatre dernières années, leur population a doublé. Les importations ont également quadruplé et en 2022 près de 400 matous ont été importés. Près de 12’500 chats du Bengale vivent désormais dans notre pays.
Corollaire: ils se retrouvent aussi souvent dans les refuges puisque leurs propriétaires n’en veulent plus en raison de leur malpropreté, leur incompatibilité ou leur agressivité envers leurs congénères. Hic: s’occuper d’eux prend bien plus de temps pour les refuges que pour les autres chats car ils ont besoin de beaucoup plus d’activités, de sorties et d’attention.