BerneRadios: le National donne le coup de grâce à la FM
Une courte majorité de parlementaires a décidé que la disparition de la diffusion FM sera bel et bien effective en 2024. Et tant pis pour tous ceux qui l’écoutent en voiture.
- par
- Eric Felley
Le Conseil national a refusé par 79 voix à 73 et 24 abstentions une motion du conseiller aux États Ruedi Noser (PLR/ZH), qui demandait que la diffusion et la réception FM ne soient pas automatiquement abandonnées en Suisse en 2024. Il proposait un sursis pour cette technologie: le Conseil fédéral était chargé de ne pas interrompre la FM avant que le DAB+ et la radio par internet atteignent une part de marché de 90%.
Le Conseil des États avait adopté cette motion, soutenue par le Conseil fédéral, sans opposition. Mais au Conseil national, la majorité a estimé que cette motion était obsolète. En effet, selon les mesures de l’institut GfK, seuls 12% des gens écoutent encore des programmes de radio uniquement sur la FM. Ainsi, il ne manque finalement que 2% pour atteindre l’objectif de la motion, ce qui sera probablement arrivé en 2024.
53% des voitures sans DAB+
Les partisans de la FM à l’UDC et au Centre, avaient pourtant de bons arguments pour son maintien. Le conseiller national Philipp Kutter (C/ZH) les a passés en revue: «Dans les abris, la réception des ondes FM est bien meilleure. C’est une technologie pertinente pour la sécurité de notre pays et la sécurité routière. L’utilisation de la FM concerne en fait 25% des auditeurs, alors que 12% n’écoutent que la FM. En voiture, 53% des véhicules sur les routes suisses n’ont pas de DAB+, pour les étrangers, c’est plus de 80%. Nous allons arrêter une technologique qui est encore importante pour la population. Nous allons exclure des auditeurs. Vous allez transformer des milliers de postes de radio en ordures. Enfin, aucun pays européen, à part la Norvège, n’a abandonné la FM…».
Tous ces arguments n’ont pas réussi à convaincre du côté des Vert-e-s, des socialistes ou du PLR. Comme si la FM était finalement une technologie de conservateurs.