Un duel rouge-vert surprendrait beaucoup les coprésidents du PS

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Succession d’Alain Berset«Un duel rouge-vert nous surprendrait beaucoup» avouent les cadres du PS

Mattea Meyer et Cédric Wermuth, coprésidents du Parti socialiste (PS), ne s’attendent pas à une attaque des Verts pour obtenir le siège vacant de leur parti au Conseil fédéral.

Les coprésidents du PS n’ont pas indiqué s’ils seront candidats à la succession d’Alain Berset.

Les coprésidents du PS n’ont pas indiqué s’ils seront candidats à la succession d’Alain Berset.

20min/Simon Glauser

Dans la «NZZ am Sonntag», Cédric Wermuth et Mattea Meyer, coprésidents du PS disent ne pas encore souhaiter indiquer s’ils seront candidats à la succession d’Alain Berset, ni s’ils souhaitent qu’une femme soit élue au Département fédéral de l’intérieur. «Beaucoup de choses peuvent se passer dans les six mois qui nous séparent des élections. On ne sait par exemple pas du tout si les six autres conseillers fédéraux se représenteront tous», note Mattea Meyer. Les candidats du PS seront ainsi nommés en novembre prochain par le groupe parlementaire.

Mais déjà, un nouveau conflit menace le Parti socialiste, cette fois avec les Verts, écrit le journal zurichois. En effet, peu après l’annonce d’Alain Berset, ils avaient fait valoir leur droit à un siège au Conseil fédéral, même si cela devait se faire au détriment du PS. Cela rend-il le parti désormais tributaire du soutien des bourgeois pour conserver ses deux sièges au Conseil fédéral? Selon Cédric Wermuth, son parti est «occupé par autre chose que par de tels calculs» à l’approche des élections fédérales. À ses dires, il n’y aurait pas eu de discussion sur la répartition des sièges sous la Coupole avec les dirigeants des autres partis.

Une «tactique», pas un «duel»

Cédric Wermuth dit comprendre «que les Verts gardent toutes les options ouvertes pour des raisons tactiques. «En même temps, nous savons tous que seuls l’UDC et le PLR se réjouissent lorsque les deux partis de gauche se déchirent», note-t-il. Le PS n’aurait aucun intérêt à un duel rouge-vert: tant que les Verts seront des partenaires juniors, un PS légèrement plus fort restera surreprésenté au gouvernement, selon lui.

Quant à une possible reprise du département d’Alain Berset par les partis bourgeois, Mattea Meyer dit craindre «que les bourgeois lorgnent sur le département» du démissionnaire. «Les appels de ce côté en faveur d’un relèvement de l’âge de la retraite ne peuvent pas être ignorés», avertit-elle.

Le PS n’est plus un parti ouvrier

Si à l’origine, le PS a été intégré au gouvernement afin d’intégrer les ouvriers, aujourd’hui les socialistes sont issus de toutes les professions et de toutes les couches sociales, comme le rappelle Cédric Wermuth à la «NZZ am Sonntag»: «Selon le baromètre électoral de la SSR, c’est d’ailleurs parmi les bas et moyens revenus que notre parti est le plus fort».

Ouvriers sans passeport suisse

Interrogée sur la part d’ouvriers qui seraient aujourd’hui nombreux à voter pour l’UDC, Mattea Meyer rétorque qu’une «partie des ouvriers ne peuvent pas voter du tout parce qu’ils n’ont pas de passeport suisse». Elle souligne qu’«il y a de moins en moins d’emplois classiques en usine en Suisse. «Mais les conditions de travail précaires sont malheureusement encore trop nombreuses: aussi dans la vente, dans les crèches ou dans les soins. Et ces personnes votent souvent sociodémocrate», note la socialiste.

(ewe)

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