ValaisSuivie par un loup: «Mes enfants sont-ils en sécurité?»
Une promeneuse valaisanne raconte sa rencontre avec le canidé et s’inquiète de son absence totale de peur de l’homme. Averti, l’État du Valais accroît sa surveillance.
- par
- J.Z
«Qui peut m’assurer que nous ne risquons rien?» s’interroge cette Valaisanne, mère de deux enfants.
Le lundi 17 janvier, cette dernière promenait son chien près de son domicile de Niouc (VS), dans le val d’Anniviers, lorsqu’elle s’est retrouvée nez à nez avec un loup. Un «instant magique», pense-t-elle au premier abord. «Qui peut se vanter d’un face-à-face avec cette créature sublime. Ce loup se tient à seulement 50 mètres de nous», raconte-t-elle sur Facebook.
La promeneuse ne ressent à ce moment «aucune crainte» et pense que l’animal va «prendre peur et s’enfuir». Elle dégaine donc son téléphone pour immortaliser cette scène hors du temps. «Comme je le pensais, il se détourne et fait quelques pas dans l’autre direction… avant de revenir vers nous», poursuit-elle.
La Valaisanne se met alors à reculer, en continuant toujours de filmer. Après un bref arrêt, le loup, lui, continue dans sa direction. Sentant le stresse monter, elle décide de couper la vidéo. Ne «tournant jamais le dos à l’animal», elle marche à reculons «sur plus de 200 mètres». «J’envoie une pierre, je crie pour essayer de lui faire peur. Rien, strictement rien, ce loup n’a aucune crainte, on dirait même qu’il nous nargue», s’étonne la promeneuse.
«Comportement anormal»
Le perdant de vue dans une courbe, cette dernière se met alors à courir et trouve refuge à l’intérieur de sa voiture. Choquée par son expérience, elle décide d’en faire part aux autorités, qui lui confirment qu’il s’agit là d’un «comportement anormal».
On lui répond également que rien ne peut être réellement entrepris «tant que le loup n’attaque pas». Ce que la Valaisanne déplore: «À l’heure où les parents sont pointés du doigt car les enfants passent trop d’heures devant les écrans, vais-je devoir interdire aux miens de jouer en extérieur pour leur propre sécurité?» s’interroge-t-elle.
Et d’ajouter à l’attention de potentiels détracteurs qu’elle n’est pas «fermement opposée au loup» et que la scène s’est déroulée tout près de son domicile, dans un village à 900 mètres d’altitude, et non au beau milieu des bois.
Bonnes pratiques
Dans un communiqué, l’État du Valais indique avoir été averti de cette rencontre fortuite à Niouc et qu’un dispositif de surveillance accrue a été mis en place. Plusieurs gardes-faune vont ainsi régulièrement effectuer des rondes dans la zone concernée, où ils pourront, si besoin, effectuer des tirs d’effarouchement ou même abattre l’animal en cas de danger imminent. Le nombre de pièges photo a également été augmenté.
Les autorités valaisannes rappellent aussi les bonnes pratiques en cas de rencontre avec le loup. «Dans la majorité des cas, le loup s’en va lorsqu’il aperçoit un être humain, rappellent-elles. S’il ne s’enfuit pas ou ne se retire que lentement, le comportement à adopter est de lui signifier sa présence d’une voix déterminée et de se retirer lentement. Il ne faut pas essayer de s’en approcher ou de le photographier.»
Et d’ajouter: «Les loups peuvent considérer les chiens comme des intrus dans leur territoire ou de la nourriture potentielle. Dès lors, les chiens doivent être sous contrôle ou tenus en laisse.»
En cas de présence d’un loup au comportement problématique, la demande est également faite d’immédiatement avertir le garde-faune.