Guerre en Ukraine«La Suisse appelle la Russie à l’arrêt immédiat des frappes»
Ignazio Cassis a condamné ce lundi à Strasbourg «les attaques inadmissibles contre les civils» par la Russie et plaidé pour une désescalade dans les deux camps.
- par
- Eric Felley
«Son excellence Ignazio Cassis, président de la Confédération suisse». Tiny Kox, président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a salué ce lundi après-midi la venue du Tessinois «dans l’agora de la diplomatie parlementaire européenne» à Strasbourg.
Les frappes russes massives de lundi matin étaient encore dans tous les esprits et dans celui du président de la Confédération. «Avant de partager mon discours, a-t-il lancé, il est de mon devoir de condamner avec la plus grande fermeté les attaques inadmissibles contre les civils dans plusieurs villes ukrainiennes ce matin. La Suisse appelle la Russie à l’arrêt immédiat des frappes. Nous appelons toutes les parties à une désescalade militaire».
«Un douloureux pas en arrière»
Dans un discours plus large sur l’histoire politique du continent européen et sa sécurité, le président de la Confédération a relevé: «L’agression Russe contre l’Ukraine nous force à nous interroger sur ce que nous pensions comme acquis». En commentant l’exclusion de la Russie du Conseil de l’Europe: «Celle-ci met une fin brutale à trois décennies de coopération. Des espoirs des années 90 à la réalité d’aujourd’hui, cette exclusion provoque un douloureux pas en arrière».
Le mythe de l’homme fort
S’exprimant devant les membres de cette institution multilatérale, qui défend les valeurs de la démocratie, de l’État de droit et de la paix, Ignazio Cassis a déclaré: «L’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine m’a bouleversé». La Russie est devenue «une menace contre les valeurs démocratiques», tandis que cette guerre en Ukraine «s’ajoute à de multiples crises déjà existantes». Il a regretté enfin «la renaissance du mythe de l’homme fort», qui se fait au détriment des valeurs démocratiques.
31 ans après Flavio Cotti
Le Tessinois s’est exprimé devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). C’est la première fois depuis 31 ans qu’un président de la Confédération suisse le faisait devant ce plénum composé de 612 membres représentants 46 pays du continent. Le dernier à l’avoir fait était un autre Tessinois, Flavio Cotti. La Suisse a une délégation de six personnes à l’APCE, emmenée par le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE).
Droits de l’homme, démocratie, État de droit
Dans un communiqué diffusé lundi, cette délégation précise: «Cette visite d’Ignazio Cassis intervient à un moment crucial où le Conseil de l’Europe est confronté à des défis importants après l’agression militaire contre l’Ukraine et le retrait de la Russie de l’organisation. Parallèlement, le Conseil de l’Europe est sur le point de décider de la tenue d’un quatrième sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres, dont l’objectif est de renforcer le rôle clé de l’institution dans la défense des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit sur le continent».