Belgrade réclame le droit d’envoyer des soldats au Kosovo

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Pour soutenir «sa» minorité au Kosovo, la Serbie va demander à la force de l’OTAN de pouvoir y redéployer «jusqu’à 1000 militaires et policiers». Cette requête a peu de chances de passer.

C’est au commandement de la Kfor (ici des soldats polonais à Mitrovica), la force emmenée par l’OTAN au Kosovo, que la demande serbe de pouvoir envoyer «jusqu’à 1000 militaires et policiers» a été faite. Mais Belgrade ne se fait pas beaucoup d’illusions quant à la réponse.

C’est au commandement de la Kfor (ici des soldats polonais à Mitrovica), la force emmenée par l’OTAN au Kosovo, que la demande serbe de pouvoir envoyer «jusqu’à 1000 militaires et policiers» a été faite. Mais Belgrade ne se fait pas beaucoup d’illusions quant à la réponse.

REUTERS

La Serbie a demandé, vendredi, à la force internationale emmenée par l’OTAN au Kosovo le droit de déployer des militaires et policiers serbes dans son ex-province, secouée par de nouvelles tensions, selon les médias locaux.

Depuis quelques jours, les membres de la minorité serbe tiennent des barrages dans le nord du Kosovo, pour protester contre l’arrestation d’un ancien policier serbe, paralysant la circulation vers deux postes frontaliers. Le Kosovo, dont les 1,8 million d’habitants sont très majoritairement albanais, a déclaré son indépendance en 2008, mais celle-ci n’est pas reconnue par la Serbie, qui encourage la minorité serbe à refuser de reconnaître l’autorité de Pristina.

Le président serbe, Aleksandar Vucic, a annoncé, jeudi soir, à la télévision officielle RTS, que Belgrade allait «demander» au commandement de la Kfor, la force emmenée par l’OTAN au Kosovo, que «jusqu’à 1000 militaires et policiers serbes retournent au Kosovo». Il avait cependant immédiatement souligné être «quasiment certain» que cette demande «ne sera pas acceptée». Selon lui, un tel déploiement serait «important pour la protection de la population serbe» du Kosovo et «réduirait considérablement les tensions».

Non clair de Pristina

La requête serbe a été transmise vendredi à la Kfor, a précisé la RTS. La présidente kosovare, Vjosa Osmani, a balayé cette suggestion. «Vucic sait très bien que la présence de l’armée serbe au Kosovo a pris fin en 1999», a-t-elle lancé. Elle faisait référence à la guerre meurtrière entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare, qui ne prit fin en 1999 qu’avec une campagne de bombardements menée par l’OTAN. Le conflit avait fait 13’000 morts, en grande majorité des Kosovars albanais.

Quelques heures après la mise en place des barricades, le 10 décembre dernier, la police kosovare avait annoncé avoir essuyé trois attaques successives par arme à feu. La police de l’Union européenne, déployée dans la région dans le cadre de la mission Eulex, a déclaré avoir été visée par une grenade assourdissante, qui n’a pas fait de blessés dans ses rangs. L’OTAN et l’Union européenne ont condamné ces attaques.

Scrutin reporté

Les tensions sont montées d’un cran dans le nord du Kosovo, où vivent plus d’un tiers des 120’000 Serbes du pays, lorsque Pristina a annoncé son intention d’organiser des élections dans des municipalités à majorité serbe. Le principal parti serbe a annoncé qu’il les boycotterait et les autorités kosovares ont reporté le scrutin au mois d’avril.

Au cœur des frictions entre Belgrade et Pristina, le refus de la minorité serbe de reconnaître l’autorité du gouvernement kosovar, au moment où Pristina veut asseoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Ces relations tendues constituent un obstacle majeur à l’intégration européenne éventuelle de la Serbie, candidate depuis 2012, et du Kosovo, qui vient de demander à l’UE le statut de candidat.

(AFP)

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