Le prix de l’essence atteint à nouveau des sommets en Suisse

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SuisseLe prix de l’essence atteint à nouveau des sommets

Le litre de sans-plomb se rapproche des 2 francs et ne cesse de grimper à coups de 3 centimes chaque semaine ou presque. Et ce n’est pas fini. Explications.

Christine Talos
par
Christine Talos
Les cours du jour dans une station de Monthey (VS).

Les cours du jour dans une station de Monthey (VS).

JBM/20Minutes

De nombreux automobilistes commencent à grincer des dents en faisant le plein à la station. En effet, le prix de l’essence ne cesse de grimper depuis le début de l’été. À coups de 3 centimes de hausse par semaine, le litre de sans plomb 95 se rapproche dangereusement de la barre des 2 francs. Alors qu’il était autour des 1,75 franc, il y a quelques semaines.

«Avec environ 1,90 franc par litre en moyenne, le prix de l’essence est actuellement plus élevé que jamais cette année», confirme Jonas Montani, porte-parole du TCS, qui a établi un comparateur des prix du carburant en Suisse. 

Heureusement, les tarifs varient fortement d’une région à l’autre. Ainsi, il est encore possible de trouver de la sans-plomb à moins de 1,75 franc sur la Côte ou dans la région des Trois-Lacs. Mais cela devient rare.

Prix du brut en cause

Plusieurs facteurs expliquent cette flambée que l’on n’avait plus connue depuis les premiers mois de la guerre en Ukraine, où l’essence avait atteint des tarifs à 2,30-2,40 francs le litre.

Premièrement, le cours du dollar par rapport au franc suisse a légèrement augmenté, ce qui contribue à la hausse des prix. Et si le prix du pétrole brut ne cesse de grimper ces dernières semaines, c’est aussi en raison de la demande mondiale croissante en or noir, explique dans l’«Aargauer Zeitung» Diane Lüber, porte-parole du leader du marché Oel-Pool, qui comprend des stations-service comme Miniprix, BP ou Shell.

Parallèlement, les pays exportateurs de pétrole comme l'Arabie saoudite ont réduit leur production dès juillet, afin de faire grimper les tarifs justement. Du coup, le prix du baril de pétrole Brent, qui était encore à près de 75 dollars fin juin, a atteint 86 dollars vendredi, son plus haut niveau depuis trois mois, souligne la «NZZ». Et cette hausse n’est pas terminée, puisque certains analystes estiment réaliste un baril à 100 dollars prochainement…

Et ce n’est pas mieux du côté du diesel qui frôle lui aussi à nouveau les 2 francs le litre. En effet, la demande de gasoil, à partir duquel sont fabriqués le diesel, le mazout et le kérosène, est toujours très élevée, selon Diane Lüber. En cause cette fois, la forte demande en carburant des compagnies aériennes, confrontées à une forte reprise après la crise due à la pandémie.

Pas franchement mieux chez les voisins, sauf l’Autriche

Faut-il faire le plein à l’étranger pour économiser sur un plein? Pas sûr. Car selon le TCS, les prix ont aussi augmenté chez nos voisins. Ainsi, la France, l’Italie et l’Allemagne affichent des tarifs moyens similaires, voire un poil plus bas que chez nous, selon son comparateur européen actualisé une fois par mois. Toutefois, l’Autriche offre des tarifs nettement inférieurs à ceux de nos contrées, avec un prix moyen de 1,50 franc le litre. Mais pas sûr que le déplacement en vaille la peine…

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