Football: Pourquoi Rome et Juventus doivent gagner l’Europa League

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FootballPourquoi Rome et Juventus doivent gagner l’Europa League

Les ambitions futures des deux clubs passent par une qualification pour la prochaine Ligue des champions. Moins compliqué pour eux d’y parvenir grâce à une victoire en Europe qu’à travers le championnat d’Italie.

André Boschetti
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André Boschetti
A Rome, on se demande si José Mourinho honorera sa troisième et dernière année de contrat si son équipe ne parvient pas à se qualifier pour la prochaine Ligue des champions.

A Rome, on se demande si José Mourinho honorera sa troisième et dernière année de contrat si son équipe ne parvient pas à se qualifier pour la prochaine Ligue des champions.

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Privé des deux dernières Coupes du monde, le football italien rêve que ses clubs lui offrent une belle revanche. Un Calcio en souffrance qui a pourtant la possibilité d’entrer dans l’histoire en remportant un fantastique et improbable triplé européen.

Déjà assuré de disputer le dernier acte de la Ligue des champions grâce à l’Inter ou à l’AC Milan, la finale de la Conference League ne devrait, elle non plus, pas échapper à la Fiorentina, nette favorite de son duel face au FC Bâle. Si la logique est respectée, il ne resterait donc plus qu’une place en finale de l’Europa League à aller décrocher pour que l’Italie soit présente à l’ultime stade des trois compétitions continentales.

Roma et Juve en souffrance

En théorie, avec encore deux représentants sur quatre, tout est a priori réuni pour y parvenir. Sauf que la Roma et la Juventus ne partiront non seulement pas forcément avec les faveurs des pronostics contre, respectivement, le Bayern Leverkusen et le FC Séville, mais qu’il auront en plus une énorme pression sur leurs épaules.

Comme la très grande majorité des clubs – anglais mis à part –, Roma et Juve sont en bonne partie dépendants des dizaines de millions que leur assure une participation à la Ligue des champions. Ils influencent en effet beaucoup les envies de prolonger l’aventure de leurs meilleurs éléments et l’enveloppe financière dont ils disposeront, durant l’été, pour construire l’effectif de la saison suivante. Et donc leurs ambitions sportives.

Lourdes absences à la Roma

Actuelle 7e en championnat, la Roma compte déjà cinq longueurs de retard - alors qu’il n’en reste que douze en jeu - sur cette Inter, galvanisée par la perspective de jouer sa première finale européenne depuis treize ans, qui occupe la dernière place (4e) qualificative pour la Ligue des champions. Difficile d’imaginer des Romains à la peine depuis quelques semaines, et de surcroît handicapés par les absences de plusieurs titulaires (notamment Smalling et peut-être Dybala), réussir l’indispensable carton plein dont ils ont besoin en championnat.

Pour décrocher le graal, il ne reste donc plus à José Mourinho qu’à rééditer l’exploit de la saison passée qui l’avait vu triompher en finale de Conference League face à Feyenoord. Mais pour y parvenir, les Romains devront d’abord se débarrasser du Bayer Leverkusen, un club à sa portée si ses meilleurs éléments évoluent à leur niveau, puis réussir un petit exploit en battant le FC Séville ou la Juventus en finale.

Une victoire en Europa League semble être le plus sûr moyen de se qualifier pour la Ligue des champions pour Massimiliano Allegri et la Juventus.

Une victoire en Europa League semble être le plus sûr moyen de se qualifier pour la Ligue des champions pour Massimiliano Allegri et la Juventus.

AFP

Sanctions en vue pour la Juve

Une Juventus qui, malgré son deuxième rang actuel en Serie A, n’est pas certaine du tout de conserver sa place dabs le quatuor de tête. Pas pour des raisons sportives car la Vieille Dame, qui connaît un net regain de forme depuis son élimination en demi-finale de la Coupe d’Italie, devrait être capable de conserver jusqu’au bout cette place de dauphin des intouchables Napolitains. Le problème des Turinois sont les deux procès - plus-values apparemment fictives et salaires versés aux joueurs mais non déclarés durant les années Covid - en cours dont les verdicts sont attendus très prochainement.

Pour ce qui concerne les plus-values fictives, la Juve a pu provisoirement récupérer les quinze points de pénalité qui lui avaient été infligés en première instance. Le 22 mai prochain, la Cour fédéral d’appel rendra à son tour une sentence, certes revue à la baisse mais qui pénalisera tout de même fortement le club. A priori entre six et dix points lui seront retranchés, ce qui pourrait lui coûter une place parmi les quatre premiers, donc sa qualification pour la prochaine Ligue des champions.

Si l’UEFA ne sévit pas

Là encore, - à moins que l’UEFA ne décide de suspendre la Juventus de toute compétition européenne pour un an suite au non-respect du fair-play financier - la voie la moins compliquée passe par cette victoire en Europa League qui offre un sésame automatique pour la Ligue des champions. Un objectif loin d’être évident lorsque son adversaire est le grand spécialiste d’une compétition qu’il a remportée à quatre reprises au cours des neuf dernières années!

Un FC Séville qui est d’ailleurs bien plus redoutable que son modeste classement (11e) en Liga ne l’indique. Depuis le remplacement, fin mars, de Jorge Sampaoli par José Luis Mendilibar, les Sévillans semblent totalement revigorés. Spécialiste lui aussi de l’Europa League avec quatre trophées à son actif, dont trois à la tête du FC Séville, Unai Emery ne cache pas qu’il aimerait voir son ancien club s’imposer une nouvelle fois. «Malgré leur mauvaise première partie de saison, assure l’entraîneur d’Aston Villa, les Espagnols ne sont pas là par hasard. Il s’agit d’une autre équipe depuis le changement de coach. Et n’oublions pas qu’ils ont sorti Manchester United en quarts. Pour se qualifier, la Juve devra jouer à son meilleur niveau et surtout ne pas sous-estimer une seule seconde son adversaire.» Faut-il enfin rappeler que le club turinois n’a plus gagné le moins titre en Europe depuis 1996 et sa victoire contre l’Ajax en Ligue des champions? Un vrai tabou à briser.

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