Hockey sur glaceNoah Rod: «Il faut vraiment qu’on se bouge le derrière»
Le capitaine de GE Servette, qui a concédé sa quatrième défaite consécutive samedi à Zurich (4-2), invite tout le monde à se regarder dans la glace. Car le temps commence à presser.
- par
- Simon Meier
GE Servette, attendu au contour après sa sortie de route contre Langnau vendredi aux Vernets (0-2), a de nouveau dérapé samedi à Zurich. Menés 3-0 après 11’35’’, les Aigles ont réussi à sauver les apparences en fin de match, notamment grâce au 4-2 de Noah Rod à la 59e (score final et flatteur). Capitaine d’un champion en titre tombé à la 19e place de National League, l’attaquant a bien voulu livrer son sentiment après le match. Des mots qui portent, de la tête aux fesses.
Comment ça va?
Écoutez, ça va. Ça fait c**** tout le monde de perdre des matches, on préfère gagner.
GE Servette devait arriver le couteau entre les dents à Zurich, vu la situation, et tout était fini à 3-0 après 12 minutes. Comment expliquer ça?
C’est difficile à expliquer. On avait tous envie, on savait qu’on était passé à côté du match contre Langnau hier (ndlr: vendredi) et on voulait absolument montrer quelque chose. Mais on trouve toujours le moyen de se prendre des goals bêtement. Il faut qu’on arrête de faire toutes ces petites erreurs qui nous coûtent des goals en ce moment, qu’on soigne tous ces détails qui tournent en faveur de l’adversaire. Chacun doit se regarder dans le miroir et se demander ce qu’il peut faire de plus pour aider cette équipe à gagner.
Aux mêmes questions, on entend un peu toujours les mêmes réponses depuis quelques semaines. La situation ne devient-elle pas préoccupante?
Oui, c’est préoccupant. On est là pour gagner des matches et en ce moment, on ne le fait pas. Donc c’est clair que ça nous préoccupe. C’est clair que quand tu perds les deux matches du week-end, ton dimanche, c’est de la m****. On ne prend pas du tout les choses à la légère, on essaie tous les jours de trouver une solution. Cela passe par chacun, moi le premier. Il ne faut pas tout remettre en question, mais se dire: «Bon, ok, maintenant, qu’est-ce que je peux apporter de plus à cette équipe?» Il faut tout simplement qu’on se bouge le derrière pour gagner des matches.
Votre entraîneur a aussi employé plusieurs fois l’expression «se regarder dans la glace», depuis le début de la saison. Que voyez-vous aujourd’hui dans le miroir de l’équipe, que faut-il y ajouter ou éliminer?
Je pense que tout le monde doit être plus concentré, il nous manque 5-10%. Ce sont ces pourcents qui font que cela tourne en ta faveur ou pas, dans un match. En ce moment, ça ne fait que tourner pour les autres. Donc c’est à nous de redoubler de concentration et d’affiner les détails.
Vu de l’extérieur, le mal est difficile à cerner. Est-il d’ordre psychologique, l’équipe souffre-t-elle de la décompression du champion, même si elle s’en défend?
On pouvait se donner ça comme excuse en début de saison. Mais il faut qu’on arrête de penser à ce qu’on a fait l’année passée. C’était cool, c’était magique. Maintenant, la saison d’après a commencé depuis pas mal de temps. Ce n’est pas une question de système, il est bon. Ce n’est pas une question de forme, les gars le sont. C’est juste une question individuelle. Je le répète, un peu sèchement pardon: il faut vraiment qu’on se bouge le derrière.
La situation commence-t-elle à peser sur le moral des troupes et sur l’entente dans le vestiaire?
Non. Il y a beaucoup de frustration, mais l’entente générale dans le vestiaire reste bonne. C’est hyper important: on reste positif, on croit toujours en l’équipe, on croit en ce qu’on fait tous les jours à l’entraînement. Si on met ces 5 ou 10% de plus, ça va finir par payer.