Hockey sur glace: Devos: un début de saison faste et furieux  

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Hockey sur glaceDevos: un début de saison faste et furieux

Avant la réception de Zurich ce vendredi soir et un déplacement à Davos samedi, Phil-Michaël Devos évoque son début de saison tonitruant. Le Québécois d’Ajoie est actuellement le meilleur compteur de National League.

Julien Boegli
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Julien Boegli
Ça plane pour Philip-Michaël Devos depuis le début de la saison.

Ça plane pour Philip-Michaël Devos depuis le début de la saison.

Jonathan Vallat/freshfocus

Il y a douze mois, la question était sur beaucoup de lèvres: après avoir survolé le classement des compteurs de Swiss League durant six années, Philip-Michaël Devos parviendrait-il à performer un échelon plus haut? Au cœur de la saga «Partira-t-il ou ne partira-t-il pas à Kloten?» avec son compère Jonathan Hazen en finale de play-off de SL face aux Aviateurs, puis livrant la vérité quelques minutes après la promotion au micro de MySports dans un grand moment d’émotion, Devos a finalement obtenu ce qu’il désirait plus que tout: jouer en National League pour le HCA.

Mais qu’allait-il proposer ? Lors d’un concours cauchemardesque pour les Jurassiens, le Québécois de 32 ans a tiré son épingle du jeu. Il terminera meilleur pointeur d’un collectif largué avec ses 12 buts et 26 assistes en 51 matches. Aligné aux côtés de Martin Bakos et de Reto Schmutz, le joueur de centre connaît actuellement un début de saison tonitruant. Après six journées, il est le plus productif de la ligue avec quatre réalisations et six passes décisives, devançant d’une longueur son compère Guillaume Asselin. L’automne dernier à pareille époque, soit après six rondes, son décompte personnel n’indiquait que trois mentions d’assistance.

Deux Ajoulots au sommet, qui l’eut crû, honnêtement? «Je ne pense pas que les spécialistes auraient prédit cela. J’ose croire que c’est là la juste récompense du travail accompli», avance Devos. Muet lors du lever de rideau à Lugano, le numéro 8 de Porrentruy comptabilise désormais avec régularité. Mardi face à Berne, ses deux réussites tombées en l’espace de 84 secondes en jeu de puissance, son deuxième doublé en NL, ont relancé sa formation dans le tiers médian.

Plus tard, au bout de la prolongation, son caviar adressé à Asselin a offert un deuxième point aux Ajoulots. «Il n’y a pas de secret. Peu importe le coach ou la patinoire, le hockey se pratique de la même façon.» Pas totalement non plus. Employé plus que de raison sous l’ère Gary Sheehan, son rôle a été reconsidéré avec Filip Pesan, affiné en quelque sorte.

Le début de saison chiffré de Philip-Michaël Devos

Dorénavant, d’autres que lui ont pour mission de tenir la baraque en infériorité numérique. Son implication n’en devient dès lors que plus importante dans les autres phases de jeu. «Pour moi, cela ne change strictement rien. J’attends simplement que le coach dise mon nom et j’embarque. Vous savez, je ne me casse pas la tête avec cela. La chose à ne surtout pas faire, c’est de débarquer tous les jours dans le bureau du coach pour lui demander pourquoi il a décidé ceci ou cela. Lui manage son groupe, moi je me focalise sur mon jeu. Mon but est d’aider l’équipe, peu importe mon rôle ou la façon de le faire. Je veux juste que le coach ait confiance en moi, il n’a pas besoin de savoir si Phil est heureux ou malheureux.»

La question n’a de toute manière pas lieu d’être en ce moment. Avec un tel début de campagne, Phil est un homme heureux. Mais aussi un homme qui ne s’enflamme pas plus qu’il ne faut: «Je suis conscient que l’on n’est qu’au début du championnat et qu’il y a aura des creux de vague. Il va falloir passer à travers. Comme j’aime à le dire: il faut que les creux soient le plus court possible, et qu’on puisse surfer sur la vague le plus longtemps possible.»    

«Notre patinoire, avec ce public bruyant, est un endroit particulièrement hostile pour nos adversaires.»

Phil-Michaël Devos

Ce n’est que le début, d’accord, mais il y a là quelques motifs encourageants. « Il y a des moments dans une saison où tout fonctionne comme on l’espère et d’autres où rien ne marche. Moi, je ne change rien à ma façon d’aborder un match et de le jouer. Cela a toujours été le cas depuis mon arrivée en Suisse. Je sais que je n’ai pas la vitesse ni le talent pour me permettre de prendre les choses à la légère ou pour les prendre pour acquis.»

Pas le plus rapide, c’est un fait, mais Phil-Michaël Devos s’appuie sur un atout de taille: sa vision du jeu au-delà de la moyenne. Une intelligence dans chaque geste accompli qui sert à l’évidence les desseins de son organisation. Zurich, attendu vendredi à Porrentruy, est averti. «Notre patinoire, avec ce public bruyant, est un endroit particulièrement hostile pour nos adversaires», assure « PMD.»

Les Lions de Rikard Grönborg en savent quelque chose, eux qui se sont inclinés lors de leurs deux déplacements la saison passée et qui y ont été sortis de la Coupe de Suisse l’année précédente

La Raiffeisen Arena, un endroit particulièrement hostile pour l’adversaire du HC Ajoie.

La Raiffeisen Arena, un endroit particulièrement hostile pour l’adversaire du HC Ajoie.

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