JO Tokyo - La bulle c’est terminé, à nous la liberté

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JO de TokyoLa bulle c’est terminé, à nous la liberté

Après 14 jours de vie en quarantaine olympique, nous voilà autorisés à nous mélanger à la population japonaise. On s’est octroyé une petite balade.

Jérôme Reynard Tokyo
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Jérôme Reynard Tokyo

Ça y est. Les 14 premiers jours au Japon sont derrière nous. Notre application sanitaire est passée au vert. Après deux semaines de vie sous cloche, en quarantaine olympique (hôtel officiel, navette officielle, site de compétition), nous voilà libres. A condition, bien sûr, de respecter les mesures en vigueur à Tokyo (état d’urgence) et de maintenir notre application de traçage activée.

L’occasion de nous rendre sur le site des épreuves d’hippisme – au programme de notre soirée – en transports publics plutôt qu’en navette officielle est belle. D’autant qu’on a du temps devant nous et qu’un petit détour par le centre-ville est envisageable. Histoire de s'imprégner quelque peu de Tokyo.

Avant cela, il nous faut d’abord passer par le centre de presse. Pour réaliser notre test salivaire quotidien et pour récupérer le précieux sésame donnant accès aux transports publics. Avant le départ, on prend un moment pour tenter de comprendre comment l’immense réseau de métros/trains de la mégapole fonctionne. On télécharge l’application adéquate et on se dit qu’au pire, on aura Google Maps pour se repérer, lors des différents changements au programme.

C’est parti. Avec un grand sourire et un sentiment de libération, après 14 jours de respect à la lettre d’un plan d’activité bien strict. Premier arrêt. Le stade de tennis est en face de nous. On a mis deux minutes pour l’atteindre, là où dans la bulle il nous fallait deux navettes et une bonne demi-heure de trajet. Dommage que le tennis soit terminé aux JO 2020.

Il est environ 12h, les places ne manquent pas à l’intérieur des wagons. Il faut dire que la fréquence de passage des rames est impressionnante. Entre deux métros, un distributeur de boissons attire notre regard. On a soif. Et on reconnaît une bouteille d’Evian. Heureusement, parce qu’on n’aurait pas su quoi prendre pour obtenir de l’eau, sinon.

Un. C’est le nombre d’Occidentaux qu’on a croisés en une heure de voyage – et trois trains – jusqu’à la gare de Shinjuku, au centre-ville. Il a fallu compter les arrêts inscrits dans l’application. Parce que ce ne sont pas les écrans d’affichage qui nous ont été d’une grande aide. Dans ce gigantisme, comment aurions-nous fait sans réseau ou sans batterie sur notre téléphone?

Dans les rues, où les magasins de DVD, de jeux vidéo et de mangas sont nombreux, tout le monde porte un masque mais la vie semble normale, en journée (un couvre-feu est en vigueur le soir). Les drapeaux à l’effigie de Tokyo 2020 décorent les lampadaires. On cherche notre chemin sur notre smartphone. Un Japonais nous propose spontanément son aide. «Le quartier de Kabukicho? C’est par là.» On le remercie. «Avec grand plaisir. Amusez-vous bien durant votre séjour.»

Aimable, cordial, chaleureux. Comme beaucoup de ses compatriotes. On débarque dans le quartier de Kabukicho. Bienvenue au royaume des affiches, des écriteaux, des karaokés, des bars ainsi que des styles vestimentaires (et capillaires) en tout genre. Godzilla surplombe le building qui nous fait face. King Kong se tient à l'échafaudage de la rue adjacente. Tout va bien.

Il fait 34 degrés. Ça tape. On décide de faire une halte dans un café du coin. Les Jeux olympiques sont diffusés à l’intérieur de l’établissement (fumeur). «Au Japon, les JO font un carton à la télévision. Les chiffres d’audience sont monstrueux, nous explique une cliente. C’est vrai qu’une partie de la population était contre la tenue de ces Jeux. Mais il ne faut pas oublier qu’une autre partie des gens est hyper fière de les accueillir.»

Au moment de notre départ, en fin de matinée, on craignait une certaine défiance de la part des Tokyoïtes à notre égard. Mais en réalité, on n’a pas eu droit à un seul regard de travers de toute notre balade. Au contraire. Il est déjà l’heure de filer en direction des épreuves d’hippisme. Quel bien ça nous a fait de prendre l’air un moment.

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