FootballÀ la Maladière, un synthétique usé qui fait parler de lui
Xamax ne peut plus le voir, il ne répond plus aux normes FIFA, ne peut plus accueillir de matches internationaux: le terrain artificiel de la Maladière pourrait être remplacé l’été prochain.
- par
- Florian Vaney
Joueurs, entraîneurs, staff: à Neuchâtel, au détour des interviews, c’est une habitude. La conversation finit tôt ou tard par passer par la case «état de la pelouse». Moins quand tout va bien, un peu plus quand l’infirmerie déborde et que la source à points se tarit. L’alerte n’est pas seulement une excuse facile: elle traduit un vrai besoin de sécurité.
Les mises en garde du médecin
Chef du Service des sports de la Ville, Patrick Pollicino nous informe que des tests de qualité FIFA ont récemment été effectués. Le verdict? «La Maladière n’est plus aux normes pour accueillir des rencontres internationales.» Il ne s’agit donc pas que d’une impression, même si, à vue de tribunes, le terrain semble dans un état plus qu’acceptable.
«Notre médecin nous a expliqué que le synthétique actuel de la Maladière avait sa part de responsabilités, sans doute, dans plusieurs des blessures dont souffre actuellement notre effectif. Le terrain n’est pas le facteur unique, mais il aggrave certains problèmes, participe à en créer d’autres», détaille Christophe Tufarolo, responsable marketing et communication de Neuchâtel Xamax. Alexandre Pasche, qui enchaîne les ennuis physiques depuis son arrivée au club et qui manque cruellement à son équipe en ce moment, pourrait sans doute témoigner.
Le fait est que les joueurs rouge et noir dorment, mangent et respirent Maladière. Que le match du week-end se joue sur synthétique ou sur herbe, chaque séance d’entraînement se déroule sur le gazon artificiel de l’enceinte. De quoi user les articulations, voire créer une crainte générale. On se souvient notamment du retour très vite avorté de Johan Djourou l’année dernière.
Puisqu’il est question d’usure, «il faut aussi souligner que Xamax n’est pas Young Boys ou le Lausanne-Sport. Les deux premières équipes des clubs cités sont à peu près seules à employer leur terrain principal. À Neuchâtel, les M21 l’utilisent, au même titre que les M18 et les M16», rappelle Patrick Pollicino. L’actuelle surface de jeu de la Maladière date de 2015.
De grandes discussions ont donc été menées entre le club pensionnaire de Challenge League et le Service des sports. «Des discussions vraiment constructives», assure Christophe Tufarolo. Ainsi, le Service des sports s’est dit prêt à effectuer une demande de crédit auprès du Conseil général de la Ville pour remplacer la pelouse actuelle. Celle-ci devrait même être déposée avant l’hiver, avec dans l’idée que les travaux débutent dès la fin du présent championnat.
«À ma connaissance, on parle d’environ deux semaines de chantier», précise Christophe Tufarolo. Ainsi les Xamaxiens pourraient découvrir une bonne surprise en rentrant de leurs prochaines vacances estivales. Le synthétique remplacé, lui, pourrait trouver une place du côté du quartier des Charmettes. «Le terrain qui s’y trouve date de… 1989», glisse Patrick Pollicino. De quoi multiplier les heureux.