Football: A Aarau, Sion doit «oublier»… son président

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FootballÀ Aarau, Sion doit «oublier»… son président

Au moment où Christian Constantin entend actionner la TAS pour obtenir réparation, le club valaisan ne doit pas se détourner de son objectif. Ce jeudi (18h), le visiteur peut effectuer un pas décisif au Brügglifeld.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Lors de son dernier passage au Brügglifeld, l’automne dernier, Sion était reparti avec un point (0-0). On voit ici Joël Schmied (à dr.) aux prises avec Noël Wetz.

Lors de son dernier passage au Brügglifeld, l’automne dernier, Sion était reparti avec un point (0-0). On voit ici Joël Schmied (à dr.) aux prises avec Noël Wetz.

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Alors même que le dénouement de la saison approche, le FC Sion mène deux combats en parallèle. Il y a d’abord celui que l’équipe conduit sur le terrain du sport, en passe d’être gagné. Dans le duel à distance qui l’oppose au FC Thoune pour la promotion directe, le club valaisan pourrait effectuer un pas décisif ce jeudi en cas de résultat positif au Brügglifeld (coup d’envoi à 18h).

En l’emportant tout à l’heure face à Aarau, les joueurs de Didier Tholot pourraient même être virtuellement promus 48 heures plus tard sans jouer en cas de défaite du club bernois face à Schaffhouse que celui-ci accueillera ce samedi à la Stockhorn Arena.

Différence de buts à son avantage

Dans ce scénario-là, Sion posséderait ainsi six points d’avance sur Thoune et une différence de buts nettement à son avantage (+43 contre +26), différence que l’on sait décisive en cas d’égalité finale – le leader ne pourrait dès lors plus être rattrapé, même en cas de double défaillance à Bellinzone et lors de la réception de Schaffhouse à l’occasion du dernier match du championnat, fixé le lundi de Pentecôte à 14h15.

L’autre combat, c’est celui qu’a choisi de mener Christian Constantin sur le terrain juridique, avec des chances de succès que l’on qualifiera dans le cas présent d’extrêmement minces sinon inexistantes. Pour le boss de Tourbillon, il y aurait lieu de rejouer la demi-finale perdue contre Lugano en raison de l’absence de la VAR, laquelle aurait notamment pu intervenir sur la scène litigieuse de la 50e minute, lors du penalty du scandale «donné» aux Tessinois par M. Schnyder. À cet égard, on est en droit de se demander pourquoi Sion n’a pas joué sa demi-finale sous protêt, ce qui aurait eu bien plus de poids…

Se focaliser sur la promotion

Débouté dans un premier temps par l’ASF qu’il avait attaquée au motif d’une inégalité de traitement, Christian Constantin avait promis de se tourner en début de semaine vers le Tribunal arbitral du Sport (TAS) auquel il entendait demander des mesures superprovisionnelles. À toutes fins utiles, il a même déjà proposé une nouvelle date, en l’occurrence celle du 28 mai, soit cinq jours avant la finale du 2 juin. Selon nos informations, la demande valaisanne n’a toutefois pas encore été expressément déposée (ce qui devrait être fait dans la journée).

Toute cette agitation ainsi que ses retombées pourrait être de nature à polluer l’environnement du club, voire ce qui s’y passe à l’intérieur. Elle ne doit nullement détourner les joueurs et le staff de leur désormais unique objectif: la montée immédiate. En cela Sion doit réussir à oublier Christian Constantin et son nouveau coup d’éclat pour se focaliser uniquement sur ce qu’il peut maîtriser balle au pied. Il ne faudrait pas que ce charivari juridique puisse contaminer l’équipe dans sa course à la montée.

La sérénité du leader

S’il soutient pleinement l’initiative de son président comme il a déjà eu l’occasion de l’exprimer, Didier Tholot entend d’ailleurs pleinement se concentrer sur les trois rendez-vous à venir, à commencer par celui du jour, au Brügglifeld. Travailler dans la sérénité, au-delà des résultats et de leur conséquence immédiate, a toujours été la philosophie de l’«emblématique» coach du FC Sion, comme aime à le rappeler le speaker du stade lors de chaque match à domicile.

«Lorsque l’on perd, ce n’est pas la fin du monde. Et quand on réalise une bonne série, on n’est pas les rois du monde non plus»

Didier Tholot, coach du FC Sion

Aussi le technicien n’y dérogera-t-il pas lors de cet emballage final. Avec un message inchangé depuis le début de saison que Tholot a tenu à rappeler lors du point presse hebdomadaire, mardi à Riddes. «Lorsque l’on perd, ce n’est pas la fin du monde. Et quand on réalise une bonne série, on n’est pas les rois du monde non plus», a-t-il lâché aux journalistes présents. On l’aura compris, pour le coach à succès du FC Sion, tout est dans la nuance davantage que l’excès.

Très convainquant contre Wil (4-0) samedi dernier, le leader a montré à cette occasion qu’il avait surmonté ses deux défaites consécutives, encaissées d’abord contre Thoune (0-1) puis contre Lugano en Coupe (0-2) dans des circonstances que personne n’a oublié. À lui de poursuivre sur cette voie-là, en maintenant le même niveau élevé d’exigences face à un adversaire contre lequel il n’a pas encaissé le moindre but cette saison. Victorieux 1-0 et 2-0 à Tourbillon, Sion reste sur un 0-0 au Brügglifeld obtenu le 26 novembre 2023.

Face à un FC Aarau souvent imprévisible devant son public, le visiteur jouera une première balle match. Jouer la promotion le jour de l’Ascension, voilà un clin d’œil du destin de nature à servir les intérêts valaisans. À condition d’oublier la bataille juridique de leur président pour ne pas en subir les retombées.

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