Etats-Unis: Protection du droit à l’avortement: l’Ohio aux urnes

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États-UnisProtection du droit à l’avortement: l’Ohio aux urnes

Les défenseurs de l’avortement soumettent mardi à la population de l’Ohio un amendement constitutionnel consacrant le droit à l’IVG.

Pour le moment, l’avortement est légal dans l’Ohio jusqu’à environ 22 semaines de grossesse.

Pour le moment, l’avortement est légal dans l’Ohio jusqu’à environ 22 semaines de grossesse.

AFP

L’État américain de l’Ohio, contrôlé par les républicains, vote mardi pour décider s’il inscrit la protection du droit à l’avortement dans sa Constitution, un scrutin test qui sera suivi de près à travers le pays.

Pour les défenseurs de l’IVG, il faut cocher «oui» pour empêcher l’État d’interférer dans une «décision personnelle»; pour ses opposants, il faut dire «non» à un texte qui «va trop loin». Les deux camps ont mené une campagne acharnée à coups de millions de dollars dans cet État du nord du pays, et leurs volontaires ont frappé à des milliers de portes pour rallier les habitants à leur cause.

Depuis que la Cour suprême a cassé à l’été 2022 l’arrêt qui garantissait le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse, la question du droit à l’avortement est revenue aux États. Plusieurs l’ont restreint ou interdit, d’autres l’ont renforcé.

L’an dernier, plusieurs votes ont systématiquement été remportés par les partisans du droit à l’IVG, même dans des États conservateurs et à la grande surprise des républicains. Car il s’est avéré que le sujet mobilisait fortement les électeurs. Et même chez des Américains ne s’identifiant pas comme progressistes, certains ont jugé trop radicales les interdictions décidées par plusieurs États.

Scrutin test

Dans l’Ohio, une tentative de la droite de compliquer l’organisation et l’adoption de référendums (avec l’avortement en ligne de mire) a échoué en août. Les défenseurs de l’avortement ont eux réussi cet été à rassembler des centaines de milliers de signatures afin de soumettre à la population un amendement constitutionnel consacrant le droit à l’IVG.

Il s’agissait aussi de contrer une loi entrée en vigueur après la décision de la Cour suprême, qui bannit la plupart des avortements – même en cas de viol ou d’inceste – dès qu’un battement de cœur peut être détecté. C’est-à-dire vers six semaines, souvent avant même qu’une femme ait connaissance de sa grossesse.

Cette législation est actuellement en suspens en raison d’une bataille juridique. Pour le moment, l’avortement est légal dans l’Ohio jusqu’à environ 22 semaines de grossesse. Mais pendant le court temps durant lequel la loi ultra-restrictive a été en vigueur, une fillette de 10 ans enceinte après un viol a dû se rendre dans l’Indiana voisin pour avorter, une affaire qui avait choqué dans tout le pays.

Le scrutin se clôt mardi soir mais les électeurs de l’Ohio votent par anticipation depuis des semaines. L’amendement prévoit que tout individu ait «le droit de prendre et d’appliquer ses propres décisions» en matière notamment d’avortement, de contraception et de traitement lié à la fertilité ou aux fausses couches.

Indécis

Pour ses opposants, comme le gouverneur républicain Mike DeWine, cela ouvrirait la porte à des avortements «à n’importe quel moment pendant la grossesse» et à la possibilité que des mineures puissent avorter sans que leurs parents ne soient au courant.

Le camp adverse le dément catégoriquement et dénonce de la «désinformation». Certains habitants se disaient encore indécis à la veille du vote.

Matthew Hartman, 20 ans, étudiant à l’université d’État de l’Ohio, a expliqué à l’AFP qu’en tant que chrétien, il «priait» et «faisait des recherches» pour parvenir à la bonne décision. Il dit pencher pour le «oui» parce qu’il pense en particulier que des femmes enceintes après un viol ne devraient pas être contraintes d’avoir l’enfant. «Mais je crois aux décisions de Dieu. C’est donc quelque chose qu’en tant que chrétien je dois résoudre moi-même», a-t-il expliqué.

La question de l’avortement sera dans tous les esprits pendant deux autres scrutins mardi aux États-Unis. Dans le très conservateur Kentucky, le gouverneur démocrate Andy Beshear, candidat à sa réélection, a fait du droit à l’IVG un cheval de bataille face au républicain Daniel Cameron. Et en Virginie, où se tiennent des élections législatives, si les républicains l’emportent, cela pourrait permettre au gouverneur républicain Glenn Youngkin de tenter d’imposer des restrictions à l’avortement.

Par ailleurs, en même temps qu’il votera sur l’avortement, l’Ohio se prononcera sur la légalisation du cannabis.

(AFP)

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