Birmanie – Un ex-député du parti d’Aung San Suu Kyi condamné à mort

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BirmanieUn ex-député du parti d’Aung San Suu Kyi condamné à mort

Vendredi, la junte birmane a sanctionné de la peine de mort un membre du parti d’Aung San Suu Kyi. Le pays n’a pas procédé à une exécution depuis des décennies.

Un tribunal de la junte birmane a condamné vendredi à la peine de mort un ex-député du parti d’Aung San Suu Kyi, une première depuis le coup d’État il y a près d’un an. Phyo Zeyar Thaw, membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), arrêté en novembre, a été «condamné à la peine capitale aujourd’hui pour avoir violé la loi antiterroriste», a indiqué le régime militaire dans un communiqué.

De nombreux membres de la LND ont été arrêtés ou sont en fuite depuis le putsch du 1er février 2021 qui a renversé Aung San Suu Kyi, mais il s’agit de la première condamnation à mort prononcée contre un ex-député du parti. Un éminent activiste, Kyaw Min Yu, qui s’est fait connaître lors du soulèvement étudiant de 1988, s’est vu signifier la même sentence. Interpellé lors d’un raid en octobre, il est aussi accusé d’avoir violé la loi anti-terroriste.

Aung San Suu Kyi est assignée à résidence depuis près d’un an.

Aung San Suu Kyi est assignée à résidence depuis près d’un an.

Reuters

Accusé d’avoir orchestré plusieurs attaques

Phyo Zeyar Thaw, de son vrai nom Maung Kyaw, avait été arrêté dans un appartement de Rangoun à la suite «d’une information et de la coopération de citoyens dévoués», a indiqué la junte. Il est accusé d’avoir orchestré plusieurs attaques contre les forces de sécurité du régime, notamment une fusillade cet été dans un train de banlieue de Rangoun dans laquelle cinq policiers ont trouvé la mort.

Phyo Zeyar Thaw avait été élu au parlement lors des élections de 2015 qui avaient marqué l’arrivée au pouvoir de la LND. Le 1er février 2021, les généraux ont mis fin à cette période de transition démocratique. Depuis, ils mènent une répression sanglante: près de 1500 civils ont été tués selon un groupe de surveillance locale et des dizaines d’opposants ont été condamnés à mort.

La Birmanie n’a pas procédé à une exécution depuis des décennies. Assignée à résidence depuis près d’un an, Aung San Suu Kyi, 76 ans, a déjà été condamnée ces dernières semaines à six ans de prison. Inculpée à de multiples reprises, elle risque des décennies de détention.

(AFP)

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