SicileTollé: l’évêque dit aux enfants que le Père Noël n’existe pas
Le diocèse de Soto a dû présenter ses excuses après que Monseigneur Stagliano a expliqué la nature commerciale du Père Noël, choquant des paroissiens.
- par
- Michel Pralong
Monseigneur Antonio Stagliano ne pensait certainement pas susciter un tel tollé. Le 6 décembre dernier, l’évêque de Soto, en Sicile, aurait, lors d’une fête religieuse, expliqué aux enfants que le Père Noël n’existait pas. Ce qui a engendré une grosse polémique sur les réseaux sociaux, à tel point que le diocèse a dû présenter des excuses sur sa page Facebook.
«J’exprime tout d’abord, au nom de l’évêque, le regret pour cette déclaration qui a déçu les plus petits, en voulant préciser que les intentions de Monseigneur Stagliano étaient bien autres, c’est-à-dire de réfléchir au sens de Noël et aux belles traditions qui l’accompagnent, écrit Alessandro Paolino, responsable de la communication du diocèse.
Et de poursuivre: «Je ne pense pas que l’objectif de l’évêque ait été de briser l’enchantement de Noël chez les plus petits, mais de les aider à réfléchir plus profondément – à partir de la figure historique de Saint-Nicolas qui dispensait des dons aux plus démunis – sur le sens du don, de la générosité, de la solidarité qui devrait caractériser Noël, la fête où – dans l’optique d’une foi chrétienne vécue et pratiquée – nous recevons le don par excellence, Jésus-Christ».
Mais l’intervention n’a pas suffi à totalement apaiser le débat: «Il aurait été plus agréable de dire: «Je me suis trompé, je m’excuse si j’ai offensé la sensibilité des plus petits» plutôt que de rechercher une justification à tout prix», peut-on lire entre autres commentaires sous ces excuses. Le 11 décembre, l’évêque lui-même a donc tenu à mettre les choses au point sur le site du diocèse.
«Je n’ai pas dit ça»
«Je n’ai pas dit aux enfants que le Père Noël n’existait pas, conteste Mgr Antonio Stagliano, mais nous avons parlé de la nécessité de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. J’ai donc donné l’exemple de Saint-Nicolas de Myre, un saint qui faisait des dons aux pauvres, pas des cadeaux. Dans la tradition anglo-saxonne il est alors devenu le Père Noël, mais certainement pas le Père Noël créé par Coca-Cola.»
Il en a profité pour critiquer à nouveau l’aspect consumériste de la Fête: «Je voulais expliquer qu’une culture de consommation comme celle du cadeau est différente d’une culture du cadeau qui est à la base du vrai message de Noël. […] Un fait réel est ressorti, à savoir que Noël n’appartient plus aux chrétiens. Même la crèche elle-même a été exploitée, réduite à un objet de beauté, de sorte que le message chrétien devient un contenant vide et perd cette vérité qui signifie amour. L’ambiance de Noël entre lumières et shopping a pris la place de Noël».