Pénurie d’électricitéLa centrale électrique d’urgence irrite habitants et écolos
Le chantier d’une centrale électrique prévue par la Confédération a débuté à Birr en Argovie sous l’œil critique de riverains et de défenseurs de l’environnement.
Le Conseil fédéral a prévu en février la mise en service de centrales électriques fonctionnant au gaz et au pétrole pour répondre, en cas d’urgence, à une grave pénurie d’électricité. Les conséquences de la guerre en Ukraine ont encore rendu plus pressante cette solution de secours qui doit permettre d’assurer l’approvisionnement en Suisse pendant plusieurs jours.
Si la Confédération n’a pas encore dévoilé où se trouveraient toutes ces installations, une usine à Birr (AG), propriété de General Electric, en fera partie, selon un premier contrat signé début septembre. Des travaux ont d’ailleurs déjà commencé sur le terrain de l’entreprise, peut-on lire ce samedi dans le «Tages-Anzeiger». Huit turbines mobiles qui peuvent fonctionner au pétrole ou au gaz sont en cours de construction. La puissance totale est de 250 mégawatts, soit un quart de la puissance de la centrale nucléaire de Leibstadt. Le coût est estimé à 470 millions de francs.
Bruit insupportable
Un recours a été déposé auprès de la Confédération. Il ne bénéficiera pas d’effet suspensif (interruption du projet pendant la procédure) par le Conseil fédéral car la mise en service de ces centrales est régie par le droit d’urgence. Un riverain à Brugg, ancien employé de l’usine de General Electric, sans remettre en cause le projet sur le principe, critique le lieu choisi, juste en face d’immeubles d’habitation. Si les turbines doivent tourner à plein régime, le bruit sera insupportable, craint-il.
Les conseillères nationales argoviennes Gabriela Suter (PS) et Martina Bircher (UDC) se sont aussi montrées critiques envers le Conseil fédéral dans ce dossier. Enfin, un mouvement des jeunes pour le climat doit manifester ce samedi à proximité du site contre l’implantation de cette centrale de réserve. «Cet hiver, Birr va sentir très mauvais et être incroyablement bruyant», déclare Jonas Kampus, qui participe à l’organisation de la mobilisation.
General Electric répond à ces critiques que son équipe de planification a proposé le site adéquat pour la centrale de réserve temporaire «après un examen approfondi». Selon l’entreprise, les nuisances potentielles seront minimes car la centrale ne devrait être enclenchée que rarement, voire pas du tout. Elle sera en état de marche dès février prochain.
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