Jura: Les jardins de pierres seront interdits

Pour stopper la vague des jardins de pierres sans intérêt écologique, les autorités jurassiennes prévoient d’interdire ces aménagements dans deux ans, en révisant la Loi sur l’aménagement du territoire et les constructions. Selon «Le Quotidien Jurassien», les jardins extérieurs perméables et végétalisés deviendront la norme.

La mesure prévue pour 2025 vise les jardins publics aussi bien que privés, même si des arbustes sont plantés dans la rocaille. Mais les aménagements existants n’auront pas à être déconstruits.

Si les jardins décoratifs en pierres sont appréciés, c’est parce qu’ils ne demandent pas ou peu d’entretien, même si les feuilles mortes y sont difficiles à ramasser. Le problème avec ces cailloux d’ornement, c’est qu’ils sont généralement posés sur une toile qui étouffe la faune et la flore.

La biodiversité en souffre d’autant que les jardins minéralisés sont des îlots de chaleur avec des températures allant jusqu’à 50 degrés. De quoi interpeller ceux que le réchauffement climatique inquiète.

La proposition soumise au Parlement jurassien vise aussi à interdire les accès et les allées goudronnés de manière disproportionnée. Les autorités jurassiennes réagissent ainsi à un rapport du Conseil fédéral sur l’empierrement des espaces verts baptisés. Au niveau communal, Langerdhof (SO) interdit les jardins empierrés depuis trois ans.

Comme l’indique un paysagiste vaudois, la fonction d’un jardin est aussi d’épurer les eaux et d’améliorer la qualité de l’air. «Étouffer le sol avec une bâche, puis la recouvrir de pierraille écrasante, dans le dessein de prohiber le développement de la vie est un acte malveillant», estime ce professionnel de Blonay, pour qui le procédé minéralisé «tue la vie dans le sol, détruit sa structure, condamne la biodiversité tant végétale qu’animale, empêche la rétention en eau»…