Guatemala: La saisie des urnes par le parquet soulève la réprobation

Actualisé

GuatemalaLa saisie des urnes par le parquet soulève la réprobation

La communauté internationale s’est indignée, mardi, de la saisie ordonnée par le parquet du Guatemala des urnes de la présidentielle remportée par Bernardo Arévalo.

Le président élu Bernardo Arevalo lors d’une conférence de presse à Guatemala City le 12 septembre 2023.

Le président élu Bernardo Arevalo lors d’une conférence de presse à Guatemala City le 12 septembre 2023.

AFP

Une saisie ordonnée mardi par le parquet du Guatemala des urnes de la présidentielle remportée par Bernardo Arévalo a suscité une vague d’indignation internationale, le président élu réclamant la démission du procureur général pour «une nouvelle escalade dans la tentative de coup d’État en cours».

«Cette perquisition fait suite à une plainte d’un citoyen» sur des anomalies présumées, a affirmé le procureur Rafael Curruchiche, à la manœuvre de nombreuses actions en justice contre le parti Semilla du vainqueur surprise de la présidentielle du 20 août sur la promesse de lutter contre la corruption endémique dans le pays.

La perquisition au Centre des opérations du processus électoral (COPE) du Tribunal suprême électoral (TSE) n’est pas liée à l’enquête en cours «contre Semilla et ses dirigeants pour qu’ils puissent se victimiser», a déclaré à la presse Rafael Curruchiche, qui figure sur une liste américaine de personnes corrompues au côté de la procureure générale Consuelo Porras.

«Nouvelle escalade»

Le parti Semilla avait été suspendu par le TSE, sur demande du procureur Curruchiche, pour enquêter sur des anomalies présumées concernant l’enregistrement de membres lors de sa formation en 2017. Le TSE l’avait ensuite temporairement levée.

Bernardo Arévalo a réclamé mardi la démission des procureurs Curruchiche et Porras, qui «ont entrepris une nouvelle escalade dans le coup d’État en cours». Le social-démocrate large vainqueur du second tour avait déjà jugé la disqualification de son parti comme un projet de «coup d’État». Il réclame la fin de la persécution judiciaire, qui, selon lui, affecte la transition vers son investiture en janvier 2024.

«Action sans précédent»

Le chef de la diplomatie américaine pour l’Amérique latine, Brian Nichols, a dénoncé sur le réseau social X (ex-Twitter) une «action sans précédent» qui «sape la transition démocratique et la volonté du peuple guatémaltèque».

«Le ministère public, loin d’adapter ses actions aux normes démocratiques, intensifie une stratégie de remise en cause du processus électoral et d’intimidation des autorités électorales», a fustigé l’Organisation des États américains dans un communiqué.

L’UE a elle réitéré son appel «à toutes les institutions et branches du gouvernement pour qu’elles respectent pleinement le résultat des élections» et «qu’elles s’abstiennent d’actions qui compromettent ces résultats».

La présidente du TSE, Irma Palencia, a dénoncé la saisie des urnes «sans précédent et inquiétante». «Maintenant, nous ne pouvons pas garantir le contenu des urnes parce qu’elles ont déjà été violées et que la chose la plus sacrée qui s’y trouvait était le vote des Guatémaltèques», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. Toutefois, Irma Palencia a précisé que les résultats avaient déjà été officialisés, «et que cela ne pouvait être modifié», «cette phase est close et terminée».

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires