Guerre en UkraineKaterina et Maria, les filles de Poutine dont on ne sait presque rien
Les deux filles du président russe, sanctionnées mercredi par les États-Unis en raison des «atrocités en Ukraine», sont toujours restées à l’écart de la sphère publique, protégées par le Kremlin.
On ne sait pas grand-chose sur Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, issues du mariage de Vladimir Poutine avec Lioudmila Poutina, dont le divorce a été annoncé en 2013.
Les deux filles de Vladimir Poutine, sanctionnées mercredi par les États-Unis en raison des «atrocités en Ukraine» après l’invasion russe, sont toujours restées à l’écart de la sphère publique.
Le Trésor américain a identifié les deux femmes comme Katerina Tikhonova, «une dirigeante de la tech qui soutient l’industrie de défense russe», et Maria Vorontsova, qui dirige un programme de recherche en génétique financé par l’Etat russe et «supervisé personnellement par Poutine».
Selon un haut responsable américain, Washington est convaincu que des «actifs de Poutine sont cachés à travers des membres de sa famille».
Nées en 1985 et 1986
La biographie officielle de Vladimir Poutine sur le site du Kremlin affirme que sa fille Maria est née en 1985 avant que la famille ne déménage à Dresde, en Allemagne de l’Est, où Vladimir Poutine était envoyé comme agent du KGB.
Sa seconde fille, Katerina, est née l’année suivante dans cette ville. La seule photo des deux femmes les montre en petites filles avec des rubans dans leurs tresses blondes.
À travers quelques rares remarques au fil des ans, Vladimir Poutine a révélé que ses filles avaient reçu leur éducation supérieure en Russie, parlent plusieurs langues européennes et vivent en Russie.
Mais le grand public ne connaît que peu de choses à leur sujet au-delà de ces quelques informations, le Kremlin ayant gardé la vie de famille de Vladimir Poutine résolument en dehors de la sphère publique.
Danseuse et mathématicienne
Les médias russes ont également identifié Katarina Tikhonova comme une mathématicienne qui dirige une fondation scientifique et technologique affiliée à la principale université d’État de Russie.
Elle est également danseuse professionnelle de rock acrobatique, ayant participé à de prestigieuses compétitions internationales, selon ces mêmes médias.
Des vidéos issues de ces tournois la montrent vêtue de costumes scintillants, prenant notamment appui sur les mains de son partenaire avant d’être catapultée dans les airs pour un retourné acrobatique.
Lors d’une conférence de presse en 2019, Vladimir Poutine avait refusé de répondre directement à une question sur l’influence grandissante de ses filles en affaires et leurs liens avec l’État.
Le président russe ne reconnaissait pas en outre que Maria Vorontsova et Katarina Tikhonova étaient ses filles, les désignant simplement comme des «femmes».
Des petits-enfants, «tellement gentils»
Plusieurs années plus tôt, lors d’une autre conférence de presse, Vladimir Poutine avait pourtant affirmé être «fier d’elles».
«Elles continuent d’étudier et de travailler», avait-il dit, avant d’ajouter qu’elles n’étaient «impliquées dans aucune activité d’affaires» ni «en politique».
En 2020, à l’occasion d’une interview, le président russe affirmait qu’il ne voulait pas partager d’informations sur sa famille, en raison de «problèmes de sécurité», précisant tout de même qu’il avait des petits-enfants, sans pour autant donner leur nombre.
«J’ai des petits-enfants, je suis heureux. Ils sont très bons, tellement gentils. J’apprécie de passer du temps avec eux», déclarait alors le président russe.
Gel des avoirs également dans l’UE
Les États-Unis ont annoncé, mercredi, une nouvelle volée de sanctions économiques et financières, qu’ils qualifient de «dévastatrices», contre la Russie. Parmi les contraintes, touchant notamment l’incontournable banque publique Sberbank, Washington a affirmé vouloir également sanctionner les «enfants adultes» de Vladimir Poutine. Les deux filles du président russe sont soumises désormais à un gel de leurs avoirs aux États-Unis et coupées du système financier américain.
Depuis, les noms des deux femmes figurent sur une nouvelle liste noire de sanctions de l’UE examinées par les représentants des Vingt-Sept, qui comprend plus de 200 noms dont ceux d’hommes d’affaires russes. Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne, qui prévoit en outre un arrêt des achats de charbon russe et la fermeture des ports aux bateaux russes, fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes. Les personnes et entités qui figurent sur la liste noire européenne sont sanctionnées par une interdiction d’entrée dans l’UE et un gel de leurs avoirs.