JuraC’est bien un loup qui a croqué un agneau
Le territoire cantonal était exempt de loup de depuis 130 ans, mais le prédateur a suivi le retour du cerf.
- par
- Vincent Donzé
Le retour du loup dans le Jura est attesté par l’Université de Lausanne: son Laboratoire de biologie de la conservation a décelé l’ADN du grand prédateur dans deux carcasses fraîches. L’événement est annoncé par l’Office jurassien de l’environnement, lequel précise que «le territoire de la République et Canton du Jura était exempt de loup depuis le XIXe siècle, période durant laquelle il a été pourchassé comme la plupart des prédateurs à cette époque où le gibier était devenu rare».
Les archives cantonales font état de loups encore aperçus au début du XXe siècle en Ajoie et dans la vallée de la Birse à Soyhières, mais la mention du dernier loup abattu remonte à 1888 du côté de Beurnevésin. «Un peu plus de 130 ans plus tard, il reprend donc sa place dans les forêts jurassiennes», constate l’Office de l’environnement.
Espèce protégée
Avec son statut d’espèce protégée au niveau fédéral, le Canis lupus a su reconquérir la Suisse en une trentaine d’années. Avec un nombre record d’ongulés sauvages qui constituent ses principales proies, dont le cerf élaphe, le contexte favorise le retour du loup, poussé par un instinct de recolonisation.
«Ce retour suscite certaines appréhensions au sein de la société», remarque l’Office de l’environnement. Avec ce constat: «Les dernières votations fédérales sur le sujet ainsi que les récentes attaques de loups sur des bovins dans des zones d’estivage du canton de Vaud en témoignent».
Le 27 septembre dernier, le loup a croqué un agneau dans le champ d’un agriculteur de Soubey, au bord du Doubs. Le squelette a été nettoyé en moins de 48 heures. Ce squelette n’a pas fourni d’éléments déterminants, mais une attaque commise à St-Ursanne a fourni des traces ADN prélevées sur deux carcasses de chèvres.