Royaume-UniLa police des polices britannique accablée par une disparition
Les proches de deux sœurs disparues en juin 2020 ont eux-mêmes organisé leurs propres recherches et ont découvert leurs corps. De nouvelles failles sont pointées.
La police des polices britannique a étrillé les erreurs et l’attitude «inacceptable» de Scotland Yard face à la disparition en juin 2020 de deux sœurs par la suite retrouvées mortellement poignardées.
Fragilisée par plusieurs affaires récentes, au premier rang desquelles la condamnation à la prison à vie d’un agent pour l’enlèvement, le viol et le meurtre de la Londonienne Sarah Everard, la police de Londres a annoncé lundi soir qu’elle présenterait ses excuses à la famille de Nicole Smallman et Bibaa Henry.
Les proches des deux sœurs de 27 et 46 ans, introuvables après avoir fêté l’anniversaire de l’une d’elles dans un parc de Wembley le 5 juin 2020 avaient signalé leurs disparitions début juin 2020. Leurs corps ont été retrouvés par des proches le 7.
L’enquête de la police des polices (IOPC) a mis en évidence des failles dans le traitement des informations reçues, qui avaient notamment conduit à la fermeture des fiches de recherches sur la foi d’éléments reçus de la part d’un membre de la famille qui ne semblait pas particulièrement inquiet.
Des procédures ont été engagées à l’encontre de trois membres de la police pour améliorer leur conduite professionnelle.
50% des effectifs pour 16 disparus
Selon la police de Londres, l’inspecteur a, pendant l’enquête, souligné qu’il s’agissait de l’une des vacations les plus difficiles de sa carrière, avec 16 personnes portées disparues, pour une unité à 50% de ses effectifs à cause de la pandémie.
La police des polices a en revanche exclu tout préjugé raciste ou discrimination en raison de l’origine des deux sœurs noires.
Une prise en charge satisfaisante aurait épargné aux proches des deux sœurs «la terrible découverte» de leurs corps «après avoir organisé leurs propres recherches», a souligné dans un communiqué le directeur régional de l’IOPC, Sal Naseem, jugeant «vital» de remédier aux failles mises en évidence pour «contribuer à restaurer la confiance du public» dans la police londonienne.
Dans un communiqué, sa cheffe Cressida Dick, s’est dite «absolument désolée que le niveau de service que nous avons fourni ait été insuffisant», ajoutant que la famille a été contactée afin de savoir si elle accepterait de la recevoir, ou un autre haut responsable, pour présenter des excuses en personne.
Un homme de 19 ans, Danyal Hussein, a été reconnu coupable en juillet par la justice du meurtre des deux sœurs.
Par ailleurs, deux policiers ont été inculpés pour faute grave dans l’exercice de leurs fonctions pour s’être pris en photo sur la scène du double meurtre et avoir partagé les clichés.