FootballAffaire du baiser forcé: Rubiales risque deux ans et demi de prison
Le parquet espagnol a requis une lourde peine contre l’ancien président de la Fédération espagnole, coupable d’avoir embrassé de force la joueuse Jenni Hermoso.
Le parquet a réclamé mercredi deux ans et demi de prison à l’encontre de l’ex-patron du football espagnol Luis Rubiales dans l’affaire du baiser forcé à la joueuse Jenni Hermoso, selon les réquisitions, consultées par l’AFP, qui sont publiées avant le procès en Espagne.
L’ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF) est poursuivi pour «agression sexuelle» et délit de «coercition» après avoir embrassé par surprise la No 10 de l’équipe d’Espagne féminine sur la bouche le 20 août dernier à Sydney, quelques minutes après le sacre de la «Roja» en Coupe du monde, un geste qui avait provoqué l’indignation en Espagne et à l’étranger.
En Espagne, le ministère public fait connaître ses réquisitions à l’avance, avant le procès. La date du procès de Luis Rubiales et de ses trois co-accusés n’est pas encore connue.
Liberté surveillée
Selon ses réquisitions écrites, le parquet demande un an de prison pour le délit d’agression sexuelle et un an et demi pour le délit de coercition, Luis Rubiales étant accusé d’avoir exercé des pressions, directes et indirectes, sur Jenni Hermoso pour que la joueuse affirme que le baiser avait été consenti.
Le parquet demande également que l’ancien homme fort du foot espagnol soit placé pendant deux ans en liberté surveillée après l’accomplissement de sa peine et qu’il verse 50’000 euros d’indemnités à la joueuse pour le baiser forcé.
En ce qui concerne les trois autres accusés, la peine requise contre eux est d’un an et demi de prison pour le délit de coercition. Il s’agit de Jorge Vilda, entraîneur de l’équipe nationale féminine au moment des faits, Rubén Rivera, ancien directeur du marketing de la RFEF, et Albert Luque, à l’époque directeur sportif de l’équipe nationale masculine.
En République dominicaine?
Luis Rubiales se trouve actuellement au centre d’une autre affaire judiciaire qui a entraîné la semaine dernière des perquisitions au siège de la Fédération et à son domicile, dans le cadre d’une enquête pour corruption.
D’après la presse espagnole, l’enquête concerne l’énorme contrat pluriannuel conclu par la RFEF pour délocaliser la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.
Selon les informations de cette même presse espagnole, Luis Rubiales se trouverait depuis plusieurs semaines en République dominicaine.
Depuis la réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti est considéré en Espagne comme une «agression sexuelle», catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle.
Vague d’indignation
Le baiser sur la bouche infligé par Luis Rubiales à Jenni Hermoso devant les caméras du monde entier, quelques minutes après la remise du trophée aux joueuses espagnoles à Sydney, avait provoqué une vague d’indignation énorme en Espagne, le contraignant à démissionner le 10 septembre, après s’être dit victime d’une «campagne disproportionnée».
Il a toujours nié toute «connotation sexuelle» à son geste, assurant avoir agi sous le coup de «l’émotion» et dans «un moment de bonheur».
La Fédération internationale de football (FIFA) avait annoncé le 30 octobre sa suspension pour trois ans de toute activité liée au football, après l’avoir initialement suspendu provisoirement pour 90 jours.
Cette suspension de trois ans a été confirmée en janvier par la FIFA.