Hôtellerie-restauration en France – Le patronat prêt pour des hausses de salaires de «6% à 8,5%»

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Hôtellerie-restauration en FranceLe patronat prêt pour des hausses de salaires de «6% à 8,5%»

En un an, le secteur, connu pour ses conditions de travail pénibles, ses rémunérations faibles et ses horaires à rallonge, a perdu 237’000 employés en France.

Un café parisien.

Un café parisien.

Photo d’illustration/AFP

L’Umih, principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, va proposer une hausse des salaires allant entre «6% et 8,5%, voire peut-être 9%» a déclaré à la presse l’un de ses représentants dans le cadre des négociations de branche. «Nous proposons d’augmenter les salaires entre 6% et 8,5%, voire peut-être 9%. Ça serait un accord historique», a affirmé Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers de l’Umih et porte-parole de la négociation sociale au quotidien Le Parisien dans son édition de mardi.

«Si on veut mettre fin à la pénurie, il faut rémunérer les salariés à la hauteur du travail qui est fourni. Actuellement, ce n’est pas le cas partout», estime-t-il, alors que des négociations informelles ont commencé dans cette branche professionnelle, où certains minima sont inférieurs au Smic. Une première séance formelle de négociations est programmée le 18 novembre en début d’après-midi et une deuxième devrait suivre le 2 décembre dans la matinée, a indiqué à l’AFP Nabil Azzouz.

L’objectif fixé par le ministère est de conclure les discussions «avant la fin de l’année», selon le secrétaire fédéral de Force ouvrière en charge de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration. «Le sujet est tellement dur à régler que ça ne va pas se régler en deux réunions», pressent à l’inverse Arnaud Chemain pour la CGT.

237’000 employés en moins en un an

Le secteur de l’hôtellerie-restauration, connu pour ses conditions de travail souvent pénibles, ses rémunérations faibles et ses horaires à rallonge, a perdu 237’000 employés entre février 2020 et février 2021, en pleine crise du Covid-19, alors qu’il en avait gagné en moyenne 50’000 les deux années précédentes, selon le ministère du Travail. En un an, les effectifs sont passés de 1,309 million d’employés à 1,072 million, et le patronat évoque 150’000 à 180’000 emplois non pourvus, sans disposer encore d’estimation fiable.

«Nous sommes prêts, aussi, à discuter pour verser un treizième mois et, dans un second temps, en mars 2022, de négocier à la mise en place d’un intéressement ou d’une participation», a déclaré Thierry Grégoire au Parisien. «Il faut accepter de partager la valeur sous forme d’un dividende salarial», plaide-t-il. En revanche, le patronat s’oppose à «toute négociation» sur le sujet d’une rémunération améliorée pour le travail du dimanche, a-t-il dit. «Cela déséquilibrerait notre modèle économique. Travailler quand nos clients sont en vacances ou en repos est inhérent à notre secteur d’activité».

«En revanche, nous ne sommes pas opposés, par exemple, à accorder un week-end «off» toutes les trois ou quatre semaines», a encore affirmé Thierry Grégoire. Dans un entretien à l’AFP il y a quelques jours, le président de l’Umih Roland Héguy estimait que le patronat du secteur, sous pression du gouvernement pour rendre le secteur plus attractif, devait réfléchir à «la façon de «revaloriser ces métiers, en améliorant les conditions de travail et les grilles de salaires».

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