Amérique du Sud – L’Argentine a trouvé un accord avec le FMI sur sa dette

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Amérique du SudL’Argentine a trouvé un accord avec le FMI sur sa dette

Le gouvernement argentin dialoguait avec le FMI depuis son arrivée au pouvoir, fin 2019, pour renégocier une dette importante contractée en 2018.

Le ministre argentin de l’Économie Martin Guzman, à Buenos Aires, le 28 janvier 2022.

Le ministre argentin de l’Économie Martin Guzman, à Buenos Aires, le 28 janvier 2022.

AFP

L’Argentine a annoncé vendredi un accord sur sa dette avec le FMI, une planche de salut, encore à affiner, pour la 3e économie d’Amérique latine, qui faisait face à des échéances «impayables» de remboursement sur trois ans, dont plus de 19 milliards de dollars (17,7 milliards de francs) dès 2022.

«Je veux vous annoncer que le gouvernement de l’Argentine est parvenu à un accord avec le Fonds monétaire international», a déclaré dans une brève allocution le président Alberto Fernandez (centre gauche). «Nous avions une dette impayable qui nous laissait sans présent ni avenir, nous avons maintenant un accord raisonnable qui va nous permettre de croître et de respecter nos obligations grâce à notre croissance», a-t-il ajouté.

L’Argentine a retrouvé en 2021 la croissance (+10,3% sur onze mois) après trois ans de récession. Le gouvernement dialogue depuis son arrivée au pouvoir fin 2019 avec le FMI, intensément ces dernières semaines, pour renégocier une dette de 44 milliards de dollars (41 milliards de francs) contractée en 2018 par le précédent gouvernement de Mauricio Macri (centre droit).

«Facilités élargies de paiement»

Faute d’accord avec l’institution de Washington, l’Argentine aurait été confrontée à des remboursements, entre capital et intérêts, de plus de 19 milliards de dollars en 2022, autant en 2023, et environ 4 milliards en 2024.

Dans cet accord sur des «facilités élargies de paiement», beaucoup reste à faire: équipes d’Argentine et du FMI devront «encore travailler sur les protocoles d’accord et cela prendra quelques semaines», a souligné le ministre de l’Économie Martin Guzman. En particulier le calendrier des échéances futures, qui s’étaleront sur 10 ans, et «sera défini par les mémorandums» à venir.

Le FMI a salué «un accord de principe», un «accord sur des politiques-clefs», en vue, selon sa directrice générale Kristalina Georgieva «d’un programme soutenu par le FMI, pour relever les défis actuels tels que l’inflation et assurer une croissance plus inclusive et durable pour le peuple argentin». Mais le Fonds souligne aussi que les travaux vont se poursuivre «dans les semaines à venir», et que l’accord final devra être soumis à l’approbation de son Conseil d’administration.

Un accord «à l’aube»

Un point-clé, sur lequel les négociations achoppaient, est le déficit public, vice chronique de l’Argentine. L’accord, selon Martin Guzman, prévoit une réduction progressive, de 3% du PIB en 2021 à 2,5% en 2022, puis 1,9% en 2023, 0,9% en 2024. Le communiqué du FMI ne fait pas mention d’objectifs chiffrés

Cette voie permet une politique budgétaire «qui n’empêche pas la reprise», une évolution des dépenses publiques «sans qu’il y ait ajustement» structurel, a souligné Martin Guzman. «C’est le meilleur accord auquel on pouvait parvenir», a estimé le ministre de 39 ans, disciple du Nobel Joseph Stiglitz, et qui tout au long des négociations a réclamé «du temps» afin d’honorer les remboursements.

Sur l’inflation, autre mal endémique, les deux parties sont convenues «du cadre d’une politique monétaire, comme élément d’une approche à plusieurs volets», selon les termes du FMI. «Les négociations ont été vraiment difficiles», a souligné celui qui a été en première ligne des pourparlers, évoquant «un travail politique et technique très fort» et un accord «intervenu à l’aube» vendredi. Martin Guzman a par ailleurs écarté un changement du strict régime de contrôle des changes en vigueur depuis 2019.

(AFP)

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