BienneBienne accueille les requérants mieux que ses voisines
La cité bilingue augmente encore son quota en matière d’asile en constatant que les communes réfractaires «continueront à être privilégiées».
- par
- Vincent Donzé
En proposant un ancien EMS en bordure de forêt pour l’hébergement de 80 requérants d’asile, les autorités biennoises ont accédé à la demande du canton de Berne d’accueillir un centre d’hébergement collectif sur le sol biennois. Cette solution tient compte de la situation tendue dans le domaine de l’asile, mais le contexte est jugé «difficile».
Le constat des autorités biennoises, c’est que le canton veut continuer à répartir requérants entre les communes en fonction du nombre d’habitants, sans tenir compte des personnes issues de l’asile qui y vivent déjà.
Supérieur à la moyenne
Pour la Ville de Bienne, cela signifie que «le nombre largement supérieur à la moyenne de personnes relevant du domaine de l’asile continuera probablement d’augmenter». À l’inverse, les communes qui hébergent peu de requérants «continueront à être privilégiées».
Selon les clarifications effectuées par le canton au «Ried du Haut», l’ancien EMS est adapté et peut, si nécessaire, être rapidement mis en service en tant que centre d’hébergement collectif. Ce domaine qui a été occupé par des squatters est relié à la gare par une ligne de bus.
Trois arbres «mammouth»
Avec ses trois arbres «mammouth», un tilleul, un séquoia et un hêtre, le «Ried du haut» avait une destinée: servir d’ultime lieu de vie, en bordure de forêt. Un projet abandonné faute de financement.
Des négociations vont maintenant débuter autour du contrat à établir avec au cœur des discussions, le montant de la compensation financière à verser pour l’utilisation de cet immeuble municipal. Le ton est donné: «La Ville de Bienne est toujours prête à collaborer, mais elle attend du canton une même attitude», ont fait savoir les autorités.
Composition sociodémographique
Le Ville de Bienne pose ses exigences: le canton est prié de répartir les requérants d’asile sur l’ensemble du territoire «en tenant compte de la composition sociodémographique actuelle des régions». Le canton doit aussi accepter les propositions de bâtiments plus petits et qui ne répondraient pas entièrement à ses exigences.
«Chaque partie est amenée à faire des efforts pour trouver les meilleures solutions, supportables par toutes», conclut le Conseil municipal de Bienne.