Ocean VikingsCette situation «ne doit pas se reproduire», affirme SOS Méditerranée
Le débarquement, après un périple de trois semaines, des quelque 200 migrants secourus en Méditerranée doit être exceptionnel, selon l’ONG.
Le navire Ocean viking arrive à Toulon.
CHRISTOPHE SIMON / AFP«Ce n’est pas normal de débarquer à cette distance des lieux de sauvetage», a estimé lors d’une conférence de presse François Thomas, au moment où 230 personnes secourues au large de la Libye débarquent à Toulon, dans le sud de la France, après le refus de l’Italie d’accueillir l’Ocean Viking, bateau de SOS Méditerranée.
«Nous saluons la décision de la France mais (...) il y a eu un calvaire de trois semaines», a ajouté le président de l’ONG dont le siège est à Marseille.
Après une «telle séquence», «on va repartir en mer, bien sûr», a assuré le directeur des opérations de l’organisation non gouvernementale, Xavier Lauth.
«Pourquoi ? Parce qu’il y a déjà plus de 1.300 morts cette année en mer Méditerranée centrale, parce qu’il y a eu plus de 20’000 morts depuis 2014 dans la mer Méditerranée et qu’on n’accepte pas que cette mer devienne un cimetière», a souligné M. Lauth.
Responsabilité des États
«Tout le monde, les Etats (européens) mais aussi les humanitaires dont je fais partie, a négligé cette situation pendant de trop longues années. Il y a eu des milliers de morts, c’est absolument honteux», a pour sa part regretté la directrice générale de l’ONG, Sophie Beau.
«L’Italie a réussi à elle seule à secourir 150’000 personnes, en 2013-2014 (...) Nous avons réussi à secourir, pour ce qui concerne SOS Méditerranée, plus de 37’000 personnes. Les Etats ne sont-ils pas en capacité de réagir et de considérer que la vie humaine doit primer au-dessus des considérations politiques ?», a ajouté Mme Beau, en dénonçant «une instrumentalisation politique sans borne" de ces questions.
L’ONG Médecins sans frontières a indiqué jeudi que son navire de secours, le Geo Barents reprend la mer ce jour après avoir réussi à faire débarquer des migrants rescapés en Italie malgré des difficultés et une tentative de «tri illégal» des migrants.
«Ces opérations sont et resteront la réponse aux politiques européennes et nationales irresponsables de non-assistance en mer», a martelé l’ONG.