Guerre en UkraineLa terrifiante vidéo d’un missile tuant et blessant des humanitaires
Le «New York Times» a ralenti un film qui montre le projectile russe arriver sur un groupe d’ambulanciers. Une frappe intentionnelle, selon le journal.
- par
- Michel Pralong
Des images fortes de la guerre en Ukraine, il y en a beaucoup. Mais celle-ci est proprement terrifiante. Un volontaire estonien, Erko Laidinen, d’une organisation humanitaire appelée Frontline Medics a filmé avec son smartphone, le 2 février dans la ville ukrainienne de Bakhmut, une autre équipe de volontaires à l’œuvre juste devant lui. C’est alors qu’un missile arrive et fait exploser la camionnette derrière le groupe de cinq hommes et une femme à terre, blessée.
Le «New York Times» est parvenu à se procurer cette vidéo et en a fait un montage image par image. C’est là que l’on voit un missile, un engin antichar Kornet, selon le journal, apparaître sur l’écran. Visiblement, il fait du bruit puisque la majorité des sauveteurs lèvent la tête et regardent dans sa direction. Mais tout cela ne dure qu’une fraction de seconde et la scène se termine par une boule de feu, l’engin faisant exploser la camionnette blanche derrière les sauveteurs.
Le bilan n’est pas clair. Le quotidien américain parle d’un mort, l’homme le plus à gauche. Il s’agit de Pete Reed, un ancien marine américain, ambulancier volontaire en Ukraine. Mais TV2 a interviewé deux secouristes norvégiens, qui sont ceux que l’on voit sur l’image en treillis et casqués. Les deux ont été blessés, brûlés et criblés d’éclats. Mais leur gilet pare-balles les a sauvés et eux parlent d’une scène jonchée de corps, la blessée ukrainienne ayant été coupée en deux. Ils seraient donc les deux seuls survivants.
Une tactique volontaire
Selon le soldat, c’était un acte volontaire des Russes. Ils font des blessés, attendent que les humanitaires arrivent et leur tirent dessus. C’est ce que pense également le «New York Times», qui explique que ce missile antichar a une portée d’environ, 4,5 km. Le front russe était à 3 km de là et ce type d’armes permet de tirer à vue, le tireur a donc certainement ciblé le groupe, ce n’était pas une frappe au hasard.
Si la camionnette blanche ne porte aucun signe distinctif, d’autres images de la scène montrent une ambulance, portant des croix rouges, garée juste à côté. Et même si les deux secouristes norvégiens étaient en treillis, les autres secouristes étaient en civil. Personne n’était armé. Les témoins ont également raconté qu’un deuxième missile avait été tiré peu après sur un autre véhicule, mais avait manqué sa cible.