Hausse du prix de l’électricité: Les remontées mécaniques valaisannes ne renoncent pas

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Hausse du prix de l’électricitéLes remontées mécaniques valaisannes ne renoncent pas

En France certaines stations songent à renoncer à faire tourner leurs installations cet hiver. Ce n’est pas le cas en Valais, où la branche s’organise.

Eric Felley
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Eric Felley
La branche des remontées mécaniques est assez gourmande en électricité.

La branche des remontées mécaniques est assez gourmande en électricité.

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Ce vendredi 9 septembre à Morgins, l’association des Remontées mécaniques du Valais tient son assemblée. Au programme la question des salaires et celle de l’approvisionnement énergétique. Sur ce dernier point, l’industrie du tourisme valaisan est impactée, comme d’autres, par la hausse du prix de l’électricité incontournable pour faire tourner ses installations, son enneigement artificiel et ses restaurants.

Stations inquiètes en France voisine

En France, dans certaines régions, les responsables tirent la sonnette d’alarme à la veille de l’hiver. Le maire des Orres (Hautes-Alpes) déplore que sa facture de courant a été multipliée par 13: «Sans aides lourdes, c’est la mort de nos territoires de montagne», a-t-il déclaré à BFMTV. En Isère voisine, selon un reportage de France 3, plusieurs stations doivent renouveler leur contrat électrique très à la hausse: Villard-de-Lans, l’Alpes d’Huez, les Deux Alpes et le Collet d’Allevard. Si des solutions ne sont pas trouvées pour amortir le choc, l’ouverture des installations est compromise pour cet hiver.

Des gros consommateurs et des moins gros

En Suisse, la question se pose également, mais ce n’est pas la panique: «Nos membres ont majoritairement des contrats à court et moyen termes, note Pierre Mathey, directeur des Remontées mécaniques valaisannes. Nous sommes justement en train de procéder à un sondage sur leur situation». Le parc des remontées est aussi divisé: «Nous avons de grandes sociétés qui ont le statut de gros consommateurs au-dessus de 100 000 kWh par an, comme Zermatt ou Verbier, et d’autres moins qui sont dans le marché régulé. L’électricité est une charge fixe qui a de l’importance, c’est certain. Peut-être qu’en France cette charge est encore plus importante».

La hausse de l’électricité se fera sentir qu’à partir du 1er janvier pour les trois derniers mois d’hiver: «On peut dire que pour cette saison 2022-2023, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes, observe Pierre Mathey. Mais pour l’hiver 2023-2024, ce sera une autre situation».

Des réductions prévues face aux pénuries

Dans le cadre des mesures visant à lutter contre les pénuries d’électricité au plan national, les remontées mécaniques avaient déjà prévu de réduire leur consommation. Récemment sur la RTS, le directeur de Téléverbier Laurent Vaucher disait que l’arrêt de quelques installations faisait partie des pistes envisagées. Les domaines skiables prévoient déjà un effort: réduire la consommation d’électricité d’au moins 5%. Cela passerait par l’extinction de tous les consommateurs d’énergie superflus, certaines lumières, des chauffages d’appoint, des escalators ou des ascenseurs. La question de réduire la vitesse des remontées mécaniques a aussi été proposée.

La hausse du prix de l’électricité incitera la branche à faire des économies autant pour des raisons financières, que pour des raisons de pénuries.

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