République démocratique du CongoUne situation «de plus en plus volatile» dans l’Est, selon l’ONU
Les combats se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo.
La mission de l’ONU en RDC (Monusco) décrit une situation sécuritaire «de plus en plus volatile» dans l’est de la République démocratique du Congo, où les combats se poursuivent, dans un message adressé au cours du week-end à son personnel.
La rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars), majoritairement Tutsi, «a atteint la périphérie nord de Sake (à une vingtaine de km à l’ouest de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu)», précise la mission onusienne, qui ajoute que «d’autres éléments armés ont été repérés dans le parc national des Virunga et menacent de couper la route Goma-Sake». Le message contient des consignes de confinement et d’évacuation à destination de son personnel à Goma, ainsi qu’une carte de rassemblement en cas de détérioration aiguë de la situation.
Près d’un million de déplacés
Goma, qui compte plus d’un million d’habitants et près d’un million de déplacés, est encerclée par la rébellion du M23 et des unités de l’armée rwandaise depuis février et l’intensification des affrontements. Les seules voies de sortie sont le lac Kivu au sud et la frontière rwandaise à l’est.
Jeudi, les troupes indiennes de l’ONU déployées autour de Sake pour empêcher la progression des rebelles vers Goma ont abandonné leurs positions contre l’avis de leur hiérarchie, selon un document interne de la Monusco consulté par l’AFP. «Au moins 3 positions défensives» ont été prises «par le M23 et l’armée rwandaise» après leur abandon par les soldats indiens, indique le même document.
Dimanche matin, des milices supplétives des FARDC (Forces armées de la RDC) ont ouvert le feu contre des casques bleus dans la périphérie de Sake, «avec environ 350 munitions d’armes légères et deux roquettes de type RPG», a rapporté la mission. Samedi soir, l’explosion d’une grenade dans un camp de déplacés, entre Goma et Sake, a fait cinq morts et plusieurs blessés, selon des sources médicales à Goma.
Les 30 ans du génocide des Tutsi au Rwanda
Contactées, les autorités et les responsables du camp disent ne pas avoir de précision sur les auteurs des faits. Des échanges de tirs d’artillerie ont eu lieu samedi et dimanche autour de Sake et dans la périphérie ouest de Goma.
Deux civils seraient morts et deux autres blessés à Mushaki (10 km à l’ouest de Sake, en zone M23), selon plusieurs sources jointes par téléphone depuis Goma. Elles attribuent ces tirs à la coalition gouvernementale. Après huit ans de sommeil, le M23 a repris les armes fin 2021 et, avec le soutien du Rwanda, s’est emparé de larges pans du Nord-Kivu.
Dimanche, les autorités rwandaises ont ouvert à Kigali les 100 jours de commémorations des 30 ans du génocide des Tutsi en 1994, où près de 800’000 personnes ont été tuées en une centaine de jours.