Justice française: Accusé de viol, le ministre de l’Intérieur sera fixé mardi

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Justice françaiseAccusé de viol, le ministre de l’Intérieur sera fixé mardi

Après un non-lieu en première instance, une femme, qui accuse Gérald Darmanin de l’avoir contrainte de «passer à la casserole», a fait appel. Verdict en début de semaine.

De nombreuses voix considèrent comme anormale la présence, au sein du gouvernement français, de Gérald Darmanin.

De nombreuses voix considèrent comme anormale la présence, au sein du gouvernement français, de Gérald Darmanin.

AFP

La justice française se prononcera, mardi, sur le recours d’une femme contre le non-lieu rendu en faveur du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’une des figures du gouvernement, qu’elle accuse de l’avoir violée en 2009.

Gérald Darmanin est honni par de nombreuses voix féministes, qui considèrent comme anormale sa présence au gouvernement. Son accusatrice, âgée aujourd’hui de 50 ans, a déposé une première plainte pour viol contre lui au printemps 2017, pour des faits qui se seraient produits à Paris en 2009. Selon la plaignante, Gérald Darmanin a exigé d’elle une relation sexuelle en échange d’un appui, alors qu’il était chargé de mission au service des affaires juridiques du principal parti de droite, l’UMP (Union pour un mouvement populaire) devenu aujourd’hui Les Républicains.

Elle souhaitait alors faire réviser une condamnation de 2005 pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon. Selon elle, Gérald Darmanin lui avait fait miroiter, lors d’une soirée, son possible appui via une lettre qu’il s’engageait à rédiger auprès de la chancellerie.

«Vous aussi, il va falloir m’aider»

La plaignante et le ministre reconnaissent tous les deux un rapport sexuel. Mais elle estime avoir été contrainte de «passer à la casserole» quand Gérald Darmanin, alors âgé de 26 ans, lui aurait dit: «Vous aussi, il va falloir m’aider.» De son côté, le ministre de l’Intérieur affirme avoir «cédé aux charmes» d’une plaignante «entreprenante».

«La plaignante a délibérément choisi d’avoir une relation sexuelle avec lui, dans le but de voir son affaire pénale rejugée.»

La juge d’instruction qui a rendu un non-lieu en juillet

Un échange de SMS entre eux, neuf mois plus tard, est au cœur du dossier. La plaignante lui écrit: «Abuser de sa position. Pour ma part, c’est être un sale con. Quand on sait l’effort qu’il m’a fallu pour baiser avec toi. Pour t’occuper de mon dossier.» Gérald Darmanin lui a répondu: «Tu as raison, je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner?»

Dans son ordonnance de juillet, la juge d’instruction, qui a rendu un non-lieu, avait estimé que la plaignante avait «délibérément choisi d’avoir une relation sexuelle avec lui, dans le but de voir son affaire pénale rejugée», et que Gérald Darmanin a «pu légitimement se méprendre sur les intentions» de la plaignante.

«Un viol par surprise et un rapport sexuel extorqué, ni libre, ni consenti.»

L’avocate de la plaignante

Le 13 décembre, le Parquet général a requis la confirmation du non-lieu, estimant qu’«il ne peut être considéré qu’elle n’a pas consenti à l’acte sexuel». L’avocate de la plaignante évoquait au contraire un «viol par surprise» et un rapport sexuel «extorqué», «ni libre, ni consenti».

Autre enquête classée en 2018

Une habitante de Tourcoing avait aussi accusé Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, de l’avoir contrainte à des relations sexuelles en échange d’un logement et d’un emploi. L’enquête a été classée en 2018.

Victime ou témoin d’une agression sexuelle?

(AFP)

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